Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Séance de rattrapage : Le Discours d'un roi ****

Le Discours d'un roi, le 2 février au cinéma ****

Le Discours d'un roi de Tom Hooper

Synopsis


D'après l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l'abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce). D'apparence fragile, incapable de s'exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et d'affronter ses peurs avec l'aide d'un thérapeute du langage (Geoffrey Rush) aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l'Allemagne nazie.

L'Avis de Thibault

En seulement trois films, Tom Hooper s'impose comme un cinéaste à suivre de près et ses nombreuses nominations sont là pour le prouver : 7 aux Golden Globes, dont 1 récompense pour Colin Firth, ainsi que 12 nominations aux Oscars.

Le Discours d'un roi nous entraîne en plein coeur des années 30, juste avant que l'Angleterre n'entre dans la Seconde Guerre Mondiale. On y découvre alors un George VI extrêmement angoissé à l'idée de faire ses allocutions en public, ce dernier étant atteint d'un sérieux handicape : le bégaiement ! Une tare qui le pousse à consulter bon nombre de spécialistes mais rien n'y fait, leur méthodes toutes plus saugrenues les unes que les autres ne parviendront jamais à y remédier. Sauf un, un australien installé à Londres et aux méthodes peu orthodoxes. Un thérapeute au franc parlé et qui ne se rabaissera jamais devant son "altesse royale". Le film parle de cette douleur d'être incapable de s'exprimer sans paraître ridicule, au risque de passer pour un benêt. On est devant le portrait d'un homme simple et discret pour sa condition, amené à épouser un destin extraordinaire à son corps défendant.

La scène d'entrée est très forte et annonce le ton. La scène finale est d'une grande intensité. Le scénario s'équilibre entre la chronique historique et la vie privée du souverain. La construction scénaristique s'axe de manière académique sur les troubles internes de la famille royale tout faisant l'impasse sur la politique intérieure et en n'évoquant la politique extérieure que dans le dernier quart d'heure, pendant lequel la tension et l'émotion montent crescendo grâce au superbe jeu de ses acteurs. Les dialogues sont étincelants et vraiment aux petits oignons avec un humour anglais si particulier.

Colin Firth livre une performance d'acteur mémorable et extrêmement juste d'un bègue devenu roi malgré lui. Il est magistral et très émouvant. L'intensité de son regard fait merveille pour exprimer son angoisse, sa détresse. Sa prestation est vraiment à couper le souffle. L'oscar est à porter de main. Il serait malséant de le dissocier de Geoffrey Rush, suprêmement subtil dans la malice et la mauvaise foi, pour la bonne cause. L'acteur est dans une sobriété où l'on perçoit avec délices le plaisir qu'il a eu à jouer et réussit parfaitement à rendre son personnage sympathique. Le duo est aussi magnifique dans les scènes plus sombres que dans celle où l'excentricité de Logue vient contraster avec la douleur lié au bégaiement du roi George VI. Beaucoup d'émotions dans cette relation entre deux hommes que rien ne prédestinait à se rencontrer. S'ajoute la présence remarquable d'Helena Bonham Carter qui apporte à ce film une très belle touche d'émotion et de complicité dans le rôle de la Reine Élisabeth, nommée à l'Oscar. Timothy Spall, connu pour son rôle de Queudver dans les Harry Potter, tient ici le rôle de Winston Churchill, le célèbre Premier Ministre anglais. Il est très convaincant. Guy Pearce (Edward VIII), Derek Jacobi (l'archevêque de Canterbury), Michael Gambon (George V) ou Eve Best (Wallis Simpson) sont tous excellents.

Techniquement tout est réussi. De la photo somptueuse, aux décors et costumes magnifiques et à la musique d'Alexandre Desplat vraiment très belle. Le compositeur français mérite l'oscar cette année. Qu'est-ce qui pourrait empêcher Le discours du roi de prétendre au statut de chef d'œuvre ? Sa mise en scène bien sage et dont la théâtralité est parfois gênante.

Troisième long-métrage pour Tom Hooper qui signe ici sans nul doute la révélation de ce début d'année, en transposant sur grand écran une histoire méconnue du grand public, celle du roi George VI. Le film est formaté pour les Oscars.

Fiche Technique

Genre : Historique , Biopic , Drame

Nationalité : Britannique, Australienne et Américaine

Réalisation : Tom Hooper

Interprètes : Colin Firth, Helena Bonham Carter, Derek Jacobi, Geoffrey Rush, Jennifer Ehle, Timothy Spall, Guy Pearce, Michael Gambon, Eve Best, Anthony Andrews, Dominic Applewhite, Freya Wilson, Calum Gittins, Max Callum, Filippo Delaunay, Tim Downie, Sean Talo, Mark Barrows, James Currie, Dick Ward, Mary Robinson, Anna Reeve Cook, Kevin Littell, Naomi Westerman, Jasmine Virtue, Harris Millie, Robert Portal, Richard Dixon, Paul Trussell, Adrian Scarborough, Andrew Havill, Charles Armstrong, Roger Hammond, Ben Wimsett, Ramona Marquez, David Bamber, Jake Hathaway, Patrick Ryecart, Teresa Gallagher, Simon Chandler, Claire Bloom, Orlando Wells, John Albasiny, Danny Emes, John Warnaby et Roger Parrott

Durée : 118 minutes

Année de production : 2010

Titre original : The King's Speech

Attaché de presse : Michel Burstein

Date de sortie : 2 février 2011
 
  


03/02/2011
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