Gainsbourg - (vie héroïque) de Joann Sfar
Synopsis
La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier.
Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses.
L'avis de Thibault
La vie de Gainsbourg avait tout pour être adaptée au cinéma. Gainsbourg (vie héroïque) est le premier long métrage de Joann Sfar, auteur de bandes dessinées. Loin d'être un biopic traditionnel, le film est traité comme un conte. Il permet au réalisateur de s'affranchir de certains poncifs liés au biopic. C'est Jane Birkin qui a souhaité que sous le titre du film figure la mention conte, pour insister sur le fait que les dialogues et les situations ne sont pas forcément authentiques, même s'il est question de personnes qui ont réellement existé.
Le film s'ouvre sur l'enfance de Gainsbourg. Porté par un Kacey Mottet Klein, au physique ressemblant exactement à ce qu'il aurait pu être à cet âge là. L'agréable surprise se transforme vite en cauchemar. Le jeune comédien dégage de fausses émotions, récitant son texte comme il le peut devant la caméra.
Malgré un personnage captivant et haut en couleur, le scénario s'enlise dans une complexité ennuyante. Sfar a choisit d'inclure dans l'histoire un personnage issus de son imagination, son diable, celui qui l'influence du mauvais coté. Le personnage de La Gueule, sorte de Mister Hyde, apparait régulièrement pendant le récit et dialogue avec Serge Gainsbourg lorsque ce dernier doute. L'idée est intéressante mais a du mal à s'intégrer dans le récit. La Gueule devient ensuite un élément répétitif, utilisée comme un raccourci scénaristique.
Sfar s'attarde à des aspects inattendus de la biographie du chanteur. Certains moments forts manquent, d'autres sans grand intérêt sont présents. Le film n'est pas du tout structuré. Le récit se fait de plus en plus elliptique. On s'ennui assez vite devant cette suite de rencontres mises les unes à la suite des autres sans aucun sens dramaturgique. Les scènes se suivent et se ressemblent presque.
La première idée de Joann Sfar a été de confier le rôle de Serge Gainsbourg à sa propre fille. D'abord séduite, Charlotte Gainsbourg a finalement décliné cette proposition. La comédienne a bien fait car Joann Sfar révèle un vrai comédien. Molière de la révélation théâtrale en 2002, Eric Elmosnino est un Gainsbourg confondant de vérité. La ressemblance est troublante. A ce niveau ce n'est plus du jeu d'acteur, c'est de l'anthropomorphisme. On retrouve aux côtés d'Elmosnino, une galerie de personnages tout droit sorti du musée Grévin relevant parfois de l'anecdotique. Sara Forestier en France Gall, Philippe Katherine en Boris Vian, Anna Mouglalis en Juliette Gréco, Yolande Moreau en Fréhel et Mylène Jampanoï en Bambou passent vraiment en coup de vent. Ils sont relégués comme de vulgaires figurants. Leurs apparitions manquent parfois de profondeur. Seules Laeticia Casta est parfaite en Brigitte Bardot et Lucy Gordon dans le rôle de Jane Birkin, émouvante et habitée par son rôle. Sa dernière apparition fait oublier son interprétation dans Cinéman. Dans une séquence troublante du film, elle interprète la chanson Le Canari est sur le balcon, et dans lequel il est question du suicide d'une jeune femme. Riad Sattouf, dessinateur de bande dessinateur devenu lui aussi réalisateur joue un petit rôle dans le film, celui du gigolo aux bras de Fréhel. Joann Sfar fait lui aussi une apparition dans son film dans le rôle de Georges Brassens .
La partition de Gainsbourg (vie héroïque) est signée Olivier Daviaud, compositeur et arrangeur qui a travaillé entre autres avec Jacques Higelin et le groupe Dionysos. Les chansons sont revisitées d'une jolie façon comme par exemple la célèbre chanson Laetitia beaucoup plus jazzy. Tous les comédiens du film chantent avec leur propre voix dans le film.
Beaucoup de bruit pour rien. Sfar livre un film trop personnel sur Gainsbourg. Revoyer le documentaire Un jour un destin. On préférera attendre patiemment son adaptation du Chat du Rabbin en dessin animé, en juin.
Fiche Technique
Genre : Biopic, Musical
Nationalité : Française
Réalisation : Joann Sfar
Casting : Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Doug Jones, Anna Mouglalis, Mylène Jampanoï, Sara Forestier, Kacey Mottet, Philippe Katerine, Yolande Moreau, Claude Chabrol, François Morel, Philippe Duquesne, Grégory Gadebois, Joann Sfar, Riad Sattouf, Chloé Coulloud, Gonzales, Razvan Vasilescu, Dinara Droukarova, Deborah Grall, Ophelia Kolb, Angelo Delbarre, Alice Carel, Le Quatuor, Roger Mollien, Mathias Malzieu, Gilles Verlant, Thomas Fersen, Pierre Brichèse et Marc du Pontavice
Durée : 130 min
Année de production : 2009
Attachées de presse : Alexandra Schamis, Sandra Cornevaux et Delphine Blazy
Date de sortie : 20 janvier 2010
Synopsis
La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier.
Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses.
L'avis de Thibault
La vie de Gainsbourg avait tout pour être adaptée au cinéma. Gainsbourg (vie héroïque) est le premier long métrage de Joann Sfar, auteur de bandes dessinées. Loin d'être un biopic traditionnel, le film est traité comme un conte. Il permet au réalisateur de s'affranchir de certains poncifs liés au biopic. C'est Jane Birkin qui a souhaité que sous le titre du film figure la mention conte, pour insister sur le fait que les dialogues et les situations ne sont pas forcément authentiques, même s'il est question de personnes qui ont réellement existé.
Le film s'ouvre sur l'enfance de Gainsbourg. Porté par un Kacey Mottet Klein, au physique ressemblant exactement à ce qu'il aurait pu être à cet âge là. L'agréable surprise se transforme vite en cauchemar. Le jeune comédien dégage de fausses émotions, récitant son texte comme il le peut devant la caméra.
Malgré un personnage captivant et haut en couleur, le scénario s'enlise dans une complexité ennuyante. Sfar a choisit d'inclure dans l'histoire un personnage issus de son imagination, son diable, celui qui l'influence du mauvais coté. Le personnage de La Gueule, sorte de Mister Hyde, apparait régulièrement pendant le récit et dialogue avec Serge Gainsbourg lorsque ce dernier doute. L'idée est intéressante mais a du mal à s'intégrer dans le récit. La Gueule devient ensuite un élément répétitif, utilisée comme un raccourci scénaristique.
Sfar s'attarde à des aspects inattendus de la biographie du chanteur. Certains moments forts manquent, d'autres sans grand intérêt sont présents. Le film n'est pas du tout structuré. Le récit se fait de plus en plus elliptique. On s'ennui assez vite devant cette suite de rencontres mises les unes à la suite des autres sans aucun sens dramaturgique. Les scènes se suivent et se ressemblent presque.
La première idée de Joann Sfar a été de confier le rôle de Serge Gainsbourg à sa propre fille. D'abord séduite, Charlotte Gainsbourg a finalement décliné cette proposition. La comédienne a bien fait car Joann Sfar révèle un vrai comédien. Molière de la révélation théâtrale en 2002, Eric Elmosnino est un Gainsbourg confondant de vérité. La ressemblance est troublante. A ce niveau ce n'est plus du jeu d'acteur, c'est de l'anthropomorphisme. On retrouve aux côtés d'Elmosnino, une galerie de personnages tout droit sorti du musée Grévin relevant parfois de l'anecdotique. Sara Forestier en France Gall, Philippe Katherine en Boris Vian, Anna Mouglalis en Juliette Gréco, Yolande Moreau en Fréhel et Mylène Jampanoï en Bambou passent vraiment en coup de vent. Ils sont relégués comme de vulgaires figurants. Leurs apparitions manquent parfois de profondeur. Seules Laeticia Casta est parfaite en Brigitte Bardot et Lucy Gordon dans le rôle de Jane Birkin, émouvante et habitée par son rôle. Sa dernière apparition fait oublier son interprétation dans Cinéman. Dans une séquence troublante du film, elle interprète la chanson Le Canari est sur le balcon, et dans lequel il est question du suicide d'une jeune femme. Riad Sattouf, dessinateur de bande dessinateur devenu lui aussi réalisateur joue un petit rôle dans le film, celui du gigolo aux bras de Fréhel. Joann Sfar fait lui aussi une apparition dans son film dans le rôle de Georges Brassens .
La partition de Gainsbourg (vie héroïque) est signée Olivier Daviaud, compositeur et arrangeur qui a travaillé entre autres avec Jacques Higelin et le groupe Dionysos. Les chansons sont revisitées d'une jolie façon comme par exemple la célèbre chanson Laetitia beaucoup plus jazzy. Tous les comédiens du film chantent avec leur propre voix dans le film.
Beaucoup de bruit pour rien. Sfar livre un film trop personnel sur Gainsbourg. Revoyer le documentaire Un jour un destin. On préférera attendre patiemment son adaptation du Chat du Rabbin en dessin animé, en juin.
Fiche Technique
Genre : Biopic, Musical
Nationalité : Française
Réalisation : Joann Sfar
Casting : Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Doug Jones, Anna Mouglalis, Mylène Jampanoï, Sara Forestier, Kacey Mottet, Philippe Katerine, Yolande Moreau, Claude Chabrol, François Morel, Philippe Duquesne, Grégory Gadebois, Joann Sfar, Riad Sattouf, Chloé Coulloud, Gonzales, Razvan Vasilescu, Dinara Droukarova, Deborah Grall, Ophelia Kolb, Angelo Delbarre, Alice Carel, Le Quatuor, Roger Mollien, Mathias Malzieu, Gilles Verlant, Thomas Fersen, Pierre Brichèse et Marc du Pontavice
Durée : 130 min
Année de production : 2009
Attachées de presse : Alexandra Schamis, Sandra Cornevaux et Delphine Blazy
Date de sortie : 20 janvier 2010