Le cinéma de Thibault

Le Séminaire de Charles Nemes

Synopsis

C'est entre espoir et crainte que six employés de la société Geugène se rendent à Paris pour participer à un séminaire de motivation. Parmi eux, Hervé, délégué syndical duplice, et Jean-Claude, qui se décrit lui-même comme le roi de la vente. Pour Jean-Claude, ce séjour est l'occasion inespérée de reconquérir sa femme, qui l'a quitté avec enfants et bagages quand il a incendié leur pavillon pour toucher de l'argent des assurances. Flanqué d'Hervé, qui a tout de suite vu en l'assistante de leur coach une candidate à l'écart conjugal, Jean-Claude va quadriller la capitale à sa recherche et fera la preuve que les innocents peuvent parfois trouver une épingle dans une botte de foin. Tout irait presque normalement si Hervé ne faisait une découverte alarmante : le séminaire n'est qu'un prétexte à une évaluation masquée des personnels en vue d'un redéploiement. Ce que tous traduisent par "plan social". Ils passent de la docilité à la révolte, retournant les acquis du séminaire contre leurs employeurs indélicats...

L'Avis de Thibault

Après la réalisation d'Espace Détente, Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h nous offre une suite dans l'esprit du premier volet, entre burlesque et satire sociale. Pour cela, ils laissent la réalisation à Charles Nemes, réalisateur du Carton et de la Tour Montparnasse Infernale.

Les premières velléités d'adaptation cinématographique de la série Caméra café avaient accouché d'un long-métrage très décevant. Sa suite est certes plus aboutie mais demeure encore en deçà de nos espérances. On peut tout d'abord regretter le resserrement de l'intrigue autour de seulement six personnages. Dans Le séminaire, Le trait des personnages est grossi à l'extrême. On retrouve toujours le beauf de service qui est aussi représenté dans Camping ou Disco. Le personnage de Jean-Claude est détestable et ses fautes de syntaxe incessantes sont un ressort comique. C'est lourd.

Mais le final est assourdissant et agaçant de lourdeur. Les gourous appelés coachs, qui sévissent un peu partout et notamment en entreprise en prennent pour leur grade. On pointe gentiment du doigt le monde du travail et la condition des salariés. L'attaque féroce et acerbe étant absente, le spectateur doit supporter le surréalisme des situations ayant pour but de dénoncer le scandale des entreprises et la stratégie mise en place pour manipuler tout le monde. Il aurait en tout cas fallu au film bien plus de conviction que ce consensus mollasson et bien-pensant

Il faut à coup sûr être un admirateur de la série Caméra Café, diffusée sur M6, pour apprécier ce Séminaire, qui en est plus ou moins tiré.

Voilà un bel exemple de la comédie populaire française, dépourvue de cinéma comme art, soit disant pleine de bon sens parce qu'elle cadre son récit dans une actualité politique qui semble bien plus complexe que ne le laisse transparaître ce film. Après huit ans de bons et loyaux services, il est peut être l'heure pour la célèbre machine à café d'être mise au placard. C'est un café allongé qui se termine en jus de chaussette.

Fiche technique

Genre : Comédie

Nationalité : Française

Réalisation : Charles Nemes

Casting : Bruno Solo, Yvan Le Bolloc'h, Armelle, Gerard Chaillou, Alain Bouzigues, Jeanne Savary, Valérie Decobert, Virginie Hocq, Nathalie Levy-Lang et Scali Delpeyrat

Durée : 95 min.

Année de production : 2008

Date de sortie : 11 février 2009

N° de visa : 120553