Hommage à Jacques François décédé le 25 Novembre 2003 : biographie et filmographie
Jacques François est né à Paris le 16 mai 1920. Fils d'un avocat français et d'une Américaine, Jacques François reçoit une éducation bourgeoise, dont il gardera toute sa vie durant rigidité et retenue. En 1939, il s'engage dans la Marine française. Démobilisé, il reprend ses études mais les délaisse rapidement pour se consacrer au théâtre. Elève de Charles Dullin, René Simon, Marcel Herrand et Raymond Rouleau, il débute sur les planches aux côtés d'Elvire Popesco en 1941 dans La Ligne d'horizon de Serge Roux.
En 1942, Jacques François fait ses premiers pas au cinéma sous la direction de Jean Dréville dans Les Affaires sont les affaires. Il enchaine avec Le Capitaine Fracasse de Abel Gance. Remarqué par les producteurs de la Metro Goldwyn Mayer, le comédien, parfaitement bilingue, s'envole pour Hollywood. Dès son premier film américain, il figure au générique d'Entrons dans la danse, une comédie musicale de Charles Walters avec Fred Astaire et Ginger Rogers. L'expérience américaine se révèle rapidement une parenthèse. Déçu, Jacques François rentre en France. Il est Saint Simon dans Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry et Aramis dans la version d'André Hunebelle des Trois Mousquetaires. Il se produit dans des films de Jacques Becker (Edouard et Caroline) ou René Clair (Les Grandes Manoeuvres). Sa distinction et son maintien le prédestinent aux rôles d'aristocrates, d'officiers ou de grands bourgeois.
A la fin des années cinquante, les jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague délaissent l'acteur. S'ensuit une éclipse d'une quinzaine d'années des plateaux de cinéma, une période qu'il met à profit pour revenir au théâtre, se produisant notamment dans des pièces de Graham Greene, Félicien Marceau, Jean Anouilh ou Francoise Sagan. Il mène également une brillante carrière à la télévision.
En 1970, il revient au premier plan dans Clair de Terre, enchaîne sur L'Attentat, le film choc d'Yves Boisset sur l'enlèvement de Ben Barka, et apparaît en 1973 dans Chacal de Fred Zinnemann. Cette même année 73, il participe à l'acide Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne, où sa composition du PDG Plantier laisse entrevoir ses talents dans le registre comique. Le réalisateur-comédien fait à nouveau appel à lui pour Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris ou encore Je te tiens, tu me tiens par la barbichette.
Dès lors, Jacques François trouve son emploi, celui du notable, froid et distant, capable de garder son sérieux dans les situations les plus loufoques. Le comédien prête ainsi sa stature distinguée et sa calvitie aristocratique à des rôles d'hommes de pouvoir. Il est tour à tour rédacteur en chef despotique dans Le Jouet de Francis Veber, préfet dans Le Chat et la souris de Claude Lelouch et dans La Zizanie de Claude Zidi, général dans Les Aventures de Rabbi Jacob, procureur de l'Etat Gabolde dans Section spéciale de Costa-Gavras, Professeur Casternon dans Rien ne va plus de Jean-Michel Ribes ou encore colonel dans Le Gendarme et les extraterrestres et Le Gendarme et les gendarmettes de Jean Girault. En 1982, il tourne Mille milliards de dollars d'Henri Verneuil.
Second rôle réclamé dans les comédies les plus populaires, Jacques François voit sa popularité décupler au début des années 1980 au contact d'une nouvelle vague comique française. La troupe du Splendid lui confie le rôle du pharmacien dans Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré.
Fidèle, il le retrouve dans Papy fait de la résistance où il incarne Jacques de Fremontel aux côtés de Christian Clavier et Julien Guiomar en 1983. Mais aussi en 1986 dans Twist again à Moscou où il campe le maréchal Bassounov, en dentiste bourgeois dans Mes meilleurs copains, en Général Masse dans Operation Corned-beef. Absent dans Les visiteurs, Jean-Marie Poiré lui offre un rôle d'utilité dans sa suite : Les Couloirs du temps, les visiteurs 2. Il est l'homme à la rover aux côtés de Sylvie Joly.
La décennie 1980 marque également ses retrouvailles avec Jean Yanne dans Liberté, égalité, choucroute où il incarne Necker.
Plus discret dans les années 1990, il apparaît encore dans Mon homme et interprète Jacques François dans Les Acteurs de Bertrand Blier. On le retrouve dans Le Roi danse de Gérard Corbiau, Fifi Martingale de Jacques Rozier et Eros thérapie de Danièle Dubroux, son dernier rôle.
Filmographie complète de Jacques François avec mes notes sur 20
Eros thérapie (2004), de Danièle Dubroux
Fifi Martingale (2001), de Jacques Rozier
Le Roi danse (2000), de Gérard Corbiau 14
Les Acteurs (2000), de Bertrand Blier 14
Recto / verso (1999), de Jean-Marc Longval 11
Les Couloirs du temps, les visiteurs 2 (1998), de Jean-Marie Poiré 14
Mon homme (1996), de Bertrand Blier
Grand Nord (1996), de Nils Gaup
Les Amies de ma femme (1993), de Didier Van Cauwelaert
Robinson & compagnie (1991), de Jacques Colombat
Triplex (1991), de Georges Lautner
Operation Corned-beef (1991), de Jean-Marie Poiré 16
Le Fils du Mékong (1991), de François Leterrier
L'Invité surprise (1989), de Georges Lautner
Mes meilleurs copains (1989), de Jean-Marie Poiré 18
La Vie dissolue de Gérard Floque (1986), de Georges Lautner
Twist again à Moscou (1986), de Jean-Marie Poiré 15
Sauve-toi, Lola (1986), de Michel Drach
Liberté, égalité, choucroute (1985), de Jean Yanne
La Tête dans le sac (1984), de Gérard Lauzier
Le Sang des autres (1984), de Claude Chabrol
Papy fait de la résistance (1983), de Jean-Marie Poiré 18
L'Africain (1983), de Philippe de Broca
Le Gendarme et les gendarmettes (1982), de Jean Girault
Le Père Noël est une ordure (1982), de Jean-Marie Poiré 18
Le Cadeau (1982), de Michel Lang
Tête à claques (1982), de Francis Perrin
Mille milliards de dollars (1982), de Henri Verneuil 14
Tais-toi quand tu parles ! (1981), de Philippe Clair
Celles qu'on n'a pas eues (1981), de Pascal Thomas
San-Antonio ne pense qu'à ça (1981), de Joël Seria
Rien ne va plus (1979), de Jean-Michel Ribes
Cause toujours... tu m'intéresses ! (1979), de Edouard Molinaro
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (1979), de Jean Yanne
Le Gendarme et les extraterrestres (1979), de Jean Girault 13
Le Convoi de la peur (1978), de William Friedkin
One, Two, Two : 122, rue de Provence (1978), de Christian Gion
Confidences pour confidences (1978), de Pascal Thomas
Je suis timide, mais je me soigne (1978), de Pierre Richard
La Zizanie (1978), de Claude Zidi 10
Le Jouet (1976), de Francis Veber 14
Section spéciale (1975), de Costa-Gavras 16
Le Chat et la souris (1975), de Claude Lelouch
Les Chinois à Paris (1974), de Jean Yanne
Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), de Gérard Oury 17
Moi y'en a vouloir des sous (1973), de Jean Yanne
Chacal (1973), de Fred Zinnemann
Antoine et Sébastien (1973), de Jean-Marie Périer
L'Attentat (1972), de Yves Boisset
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972), de Jean Yanne 12
Eglantine (1971), de Jean-Claude Brialy
Clair de Terre (1969), de Guy Gilles
Les Grandes manoeuvres (1955), de René Clair
Les Trois Mousquetaires (1953), de André Hunebelle
Si Versailles m'était conté... (1953), de Sacha Guitry
Entrons dans la danse (1949), de Charles Walters
Une Grande fille toute simple (1948), de Jacques Manuel
Le Capitaine Fracasse (1943), de Abel Gance
Les Affaires sont les affaires (1942), de Jean Dréville
A découvrir aussi
- Hommage à Michel Serrault décédé le 29 juillet 2007 : biographie et filmographie
- Hommage à Bruno Cremer décédé le 7 aout 2010 : biographie et filmographie
- Hommage à Richard Debuisne décédé le 11 avril 2012 : biographie et filmographie
Retour aux articles de la catégorie Hommages -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 28 autres membres