Le cinéma de Thibault

Twelve de Joël Schumacher

Synopsis

Des adolescents riches et désabusés, des fêtes sans joie, des parents absents, un peu de dope pour le grand frisson et parmi eux, White Mike, jeune dealer qui vient de quitter son école privée de l'Upper East Side à New York.
White Mike ne fume pas, ne boit pas, ne va pas dans les fêtes, sauf pour vendre sa nouvelle drogue, le Twelve.
Notre histoire commence quand Charlie, le cousin de White Mike, est assassiné... et se terminera lors d'un anniversaire, dans la violence et la perdition.

L'Avis de Thibault

Twelve est l'adaptation cinématographique du roman éponyme de Nick McDonell. Le roman Twelve raconte l'errance d'un jeune dealer de bonne famille autour du réveillon de fin d'année, avec en toile de fond une nouvelle drogue, le "Twelve", qui mélange cocaïne et ecstasy.

Encore un film sur la jeunesse riche et désabusée de New York qui prend de la drogue et pratique le sexe pour s'éclater .... Cette stigmatisation de la jeune bourgeoisie new-yorkaise paumée n'est pas sans intérêt mais manque clairement de profondeur psychologique. Les personnages sont des stéréotypes grotesques comme un fou furieux trop caricatural.

Le scénario s'engouffre dans un massacre. Trop complexe pour tout comprendre, il s'éloigne peu à peu du sujet promis. Creux. L'histoire n'est pas intéressante. Le sujet est mal traité et la scène de carnage donne envie de rire. D'abord sur le titre la Twelve est la drogue qui doit servir de fil conducteur mais il en est rien. La Twelve n'est désiré dans le film que par une personne qui, normalement, est la plus intelligente du gratin mais qui en est en plus accro en seulement une prise ?! Ce n'est absolument pas crédible. En fait White Mike qui n'en vend pas, mais ne chôme Tous les jeunes restent aux drogues plus ou moins douces... Mais où est la Twelve ? Le pote de White Mike en garde à vue est vite oublié par le scénario. Quand a la mise en scène, elle est banale.

Joël Schumacher veut nous faire comprendre tellement de choses qu'il place une voix-off tout le long du film pour être sûr de son coup. Comment ne pas savoir raconter une histoire et avoir besoin d'une voix-off omniprésente. Elle devient vite lourde et trop conservatrice et plombe l'ensemble du film. On a également droit à une vieille morale de fin incompréhensible aux vues de l'histoire qui sort de nulle part.

Les acteurs sont très mauvais à l'exception de Chace Crawford, déjà habitué à l'Upper East Side dans la série à succès Gossip Girl et Emma Roberts dont les prestations sont intéressantes. La présence de 50 Cent est inattendue mais bien pensée pour ce rôle de dealer. Twelve marque aussi les retrouvailles du réalisateur et de l'acteur Kiefer Sutherland qui interprète le narrateur du film.

Un mixte entre Collision, Requiem for a dream et Les lois de l'attraction mais qui ment sur la marchandise de bout en bout. Le film n'arrivant pas à la cheville des références. Schumacher offre là un film insipide. D'un ennui profond... Au lieu de tisser un lien entre tous ces personnages, on reste planté à la surface. Schumacher, 71 ans, aurait peut-être dû réfléchir à deux fois avant de se la jouer "djeuns"!

Le film a été présenté au Festival du Film International de Sundance 2010 où il a reçu un accueil très mitigé.

Fiche Technique

Genre : Drame

Nationalité : Américaine

Réalisation : Joel Schumacher

Interprètes : Chace Crawford, Curtis '50 Cent' Jackson, Rory Culkin, Emma Roberts, Emily Meade, Esti Ginzburg, Billy Magnussen, Chanel Farrell, Zoë Kravitz, Ellen Barkin, Kiefer Sutherland, Charlie Saxton, Nico Tortorella, Isiah Whitlock Jr., Jermaine Crawford, Jeremy Allen White, Ambyr Childers, Finn Wittrock, Cody Horn, Gregg Bello, Josh Casaubon, Stefano Da Fre, Ako (II), Dionne Audain, Ed Moran, Maxx Brawer et Alexander Flores

Durée : 95 minutes

Année de production : 2010

Attaché de presse : Quentin Becker et Carole Dourlent

Date de sortie : 8 septembre 2010