Hommage à Michel Serrault décédé le 29 juillet 2007 : biographie et filmographie
L'acteur français Michel Serrault est décédé le dimanche 29 juillet à l'age de 79 ans.
Refusé au Conservatoire au terme de deux années d'études au centre du spectacle de la rue Blanche, Michel Serrault signe son premier contrat en 1946, pour une tournée en Allemagne. En 1948, il fait son service militaire à Dijon dans l'aviation. C'est en 1952 qu'il rencontre Jean Poiret aux matinées classiques du théâtre Sarah-Bernhardt. Ils interprètent ensemble le sketch Jerry Scott, vedette internationale.
Michel Serrault débute au cinéma en 1954 dans Ah ! les belles bacchantes de Jean Loubignac, et dans Les Diaboliques (1955) de Henri-Georges Clouzot. Dans les années 60, Michel Serrault semble accorder plus d'intérêt à sa carrière théâtrale qu'au cinéma. Puis en 1963, il est Barthoin dans Bébert et l'omnibus de Yves Robert.
En 1972, il trouve enfin un rôle à sa mesure dans Le Viager de Pierre Tchernia. Il incarne Léon Martinet aux côtés de Michel Galabru. La même année, sous la direction d'Étienne Périe, il interprète, dans Un meurtre est un meurtre, un commissaire de police antipathique et peu scrupuleux prêt à tout mettre en oeuvre pour démasquer un assassin. Avec Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, il commence une longue collaboration avec Jean Yanne qui se poursuivra avec Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris, Liberté égalité, choucroute et Deux heures moins le quart avant Jésus Christ. Dans ce dernier film, aux côtés de Coluche et Darry Cowl, il interprète un Jules César homosexuel hilarant.
Le 1er février 1973, au Théâtre du Palais Royal, c'est la création de La cage aux folles, la pièce de Jean Poiret qui connaît une carrière triomphale et fait de Michel Serrault une vedette. Il jouera le rôle d'Albin Mougeotte pendant sept ans [1], sans pour autant interrompre une carrière cinématographique où son nouveau statut lui permet d'être plus exigeant que par le passé. C'est son personnage d'Albin qui lui vaut, en 1979, le César de l'interprétation masculine dans La Cage aux folles, l'adaptation à l'écran par Edouard Molinaro de la pièce de Jean Poiret. Le film connaîtra deux suites, l'une d'Edouard Molinaro (1980) et l'autre de Georges Lautner (1985).
Désormais, le comédien va alterner drames et comédies, avec une prédilection pour les personnages décalés, exceptionnels. Il tourne Buffet froid de Bertrand Blier avec Jean Carmet et Gérard Depardieu . Dans Garde à vue de Claude Miller, il est accusé d'avoir violé et tué une petite fille. Son personnage de notable Jérôme Martinaud est bouleversant. Il vaut à l'acteur son second César d'interprétation. Aux côtés d'Isabelle Adjani et Sami Frey, il retrouve le réalisateur en 1983 pour Mortelle randonnée où il joue l'œil, un détective privé qui croise la route d'une jeune femme instable qui assassine et dévalise des hommes fortunés. Il associe rapidement la jeune femme à sa fille disparue.
Il obtient un troisième césar en 1996 pour son interprétation d'un juge retraité dans Nelly et Monsieur Arnaud (1995), dernier film de Claude Sautet, aux cotés d'Emmanuelle Béart. Il tourne pour la première fois avec le réalisateur Etienne Chatiliez la comédie Le Bonheur est dans le pré qui est salué par un succès critique et public. En 1996, il fait parti du casting flamboyant de Beaumarchais l'insolent aux côtés de Fabrice Luchini. Il retrouve Edouard Molinaro et incarne Louis XV.
Et si Claude Chabrol lui offre un autre rôle de choix dans Rien ne va plus (1997), quinze ans après Les Fantômes du chapelier, la nouvelle génération fait aussi appel à lui. Mathieu Kassovitz le transforme en tueur impitoyable pour les besoins d'Assassin(s). Il part à Cannes en 1997 où le film est présenté en compétition. Chez Jean Becker, il est Pépé la rainette aux côtés de Jacques Villeret, Jacques Gamblin et André Dussollier dans Les enfants du marais. Pour Gabriel Aghion, il joue le rôle du cardinal venu espionner Denis Diderot chez le baron d'Holbach dans Le libertin. En 2000, il fait partie du projet fou de Bertrand Blier, Les acteurs, où il incarne ... Michel Serrault aux côtés entre autres de Jean Claude Brialy, Jacques François et Claude Rich. Chez Jean-Paul Salomé, il revisite la série télévisé Belphégor aux côtés de Sophie Marceau. Puis face à Mathilde Seigner, il est un agriculteur bougon au grand cœur dans Une hirondelle a fait le printemps de Christian Carion. En 2002, il est à l'affiche du papillon aux côtés de la jeune Claire Bouanich, un film familial où il interprète un vieux râleur renfrogné. Rôle qu'il retrouve dans la comédie de Hervé Palud, Albert est méchant aux côtés de Christian Clavier. En 2005, il fait une apparition remarquée dans le film de Christian Carion Joyeux noël où il interprète un châtelain marié à Suzanne Flon. En 2006, il est Gustave dans le film de Pierre Javaux : Les enfants du pays. En 2007, il incarne Hervé Decambrais dans Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier. On le retrouvera le 29 août dans Antonio Vivaldi, un prince à Venise de Jean Louis Guillermou et Le bénévole de son ami Jean Pierre Mocky
Au théâtre, ses rôles dans L'avare en 1986 et dans Knock en 1992 lui ont valu un triomphe. A la télé, il avait interprété un marquant Gaston Dominici pour TF1, en 2003 (L'affaire Dominici).
Marié depuis 1958, père de deux filles, M. Serrault avait perdu en 1977 son aînée dans un accident de voiture.
Il avait signé trois livres de souvenirs : Le cri de la carotte (1996), Michel Serrault, vous avez dit Serrault ? (2001) et Les pieds dans le plat (2004).
Filmographie complète de Michel Serrault avec mes notes sur 20
Le Bénévole (Prochainement), de Jean-Pierre Mocky
Antonio Vivaldi, un prince à Venise (2007), de Jean-Louis Guillermou 8
Pars vite et reviens tard (2007), de Régis Wargnier 16
Les Enfants du pays (2006), de Pierre Javaux
Joyeux Noël (2005), de Christian Carion 17
Grabuge ! (2005), de Jean-Pierre Mocky
Ne quittez pas ! (2004), de Arthur Joffé
Albert est méchant (2004), de Hervé Palud 8
Le Furet (2003), de Jean-Pierre Mocky
Les clefs de Bagnole (2003), de Laurent Baffie 8
24 heures de la vie d'une femme (2003), de Laurent Bouhnik 13
Le Papillon (2002), de Philippe Muyl 12
La Folie des hommes (2002), de Renzo Martinelli
Une Hirondelle a fait le printemps (2001), de Christian Carion 16
Belphégor, le fantôme du Louvre (2001), de Jean-Paul Salomé 12
Les Acteurs (2000), de Bertrand Blier 14
Le Libertin (2000), de Gabriel Aghion 12
Les Enfants du marais (1999), de Jean Becker 17
Le Monde de Marty (1999), de Denis Bardiau
Article Premier (1998), de Mathieu Kassovitz
Le Comédien (1997), de Christian de Chalonge
Rien ne va plus (1997), de Claude Chabrol 15
Artemisia (1997), de Agnes Merlet
Assassin(s) (1997), de Mathieu Kassovitz
Beaumarchais, l'insolent (1996), de Edouard Molinaro 17
Le Bonheur est dans le pré (1995), de Etienne Chatiliez 18
Nelly et Monsieur Arnaud (1995), de Claude Sautet 18
Bonsoir (1994), de Jean-Pierre Mocky
Vieille Canaille (1993), de Gérard Jourd'hui
Room service (1992), de Georges Lautner
Ville à vendre (1992), de Jean-Pierre Mocky
La Vieille qui marchait dans la mer (1991), de Laurent Heynemann
Docteur Petiot (1990), de Christian de Chalonge
Joyeux Noël, Bonne Année (1989), de Luigi Comencini
Comédie d'amour (1989), de Jean-Pierre Rawson
Bonjour l'angoisse (1988), de Pierre Tchernia
Ne réveillez pas un flic qui dort (1988), de José Pinheiro 18
Le Miraculé (1987), de Jean-Pierre Mocky
En toute innocence (1987), de Alain Jessua 14
Ennemis intimes (1987), de Denis Amar
Mon beau-frère a tué ma soeur (1986), de Jacques Rouffio
La Cage aux folles III (1985), de Georges Lautner
On ne meurt que deux fois (1985), de Jacques Deray
Liberté, égalité, choucroute (1985), de Jean Yanne
Les Rois du gag (1985), de Claude Zidi
Le Bon roi Dagobert (1984), de Dino Risi
Mortelle randonnée (1983), de Claude Miller 17
Le Bon Plaisir (1983), de Francis Girod
A mort l'arbitre ! (1983), de Jean-Pierre Mocky
Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982), de Jean Yanne 12
Les Quarantièmes rugissants (1982), de Christian de Chalonge
Les Fantômes du chapelier (1982), de Claude Chabrol
Nestor Burma, détective de choc (1982), de Jean-Luc Miesch
Garde à vue (1981), de Claude Miller 18
Malevil (1981), de Christian de Chalonge
La Cage aux folles II (1980), de Edouard Molinaro 14
Pile ou face (1980), de Robert Enrico
Le Coucou (1980), de Francesco Massaro
Buffet froid (1979), de Bertrand Blier
La Gueule de l'autre (1979), de Pierre Tchernia
L'Associé (1979), de René Gainville
L'Esprit de famille (1979), de Jean-Pierre Blanc
La Cage aux folles (1978), de Edouard Molinaro 18
L'Argent des autres (1978), de Christian de Chalonge
Préparez vos mouchoirs (1978), de Bertrand Blier
Le Roi des bricoleurs (1977), de Jean-Pierre Mocky
La Situation est grave... mais pas désespérée (1976), de Jacques Besnard
C'est pas parce qu'on n'a rien a dire qu'il faut fermer sa gueule (1975), de Jacques Besnard
L'Ibis rouge (1975), de Jean-Pierre Mocky
Les Chinois à Paris (1974), de Jean Yanne
Un Linceul n'a pas de poches (1974), de Jean-Pierre Mocky
Opération Lady Marlène (1974), de Robert Lamoureux
Moi y'en a vouloir des sous (1973), de Jean Yanne
Les Gaspards (1973), de Pierre Tchernia
La Gueule de l'emploi (1973), de Jacques Rouland
La Main à couper (1973), de Etienne Périer
Le Grand bazar (1973), de Claude Zidi
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972), de Jean Yanne 15
Le Viager (1972), de Pierre Tchernia 17
La Belle affaire (1972), de Jacques Besnard
Un Meurtre est un meurtre (1972), de Etienne Périer
Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (1970), de Michel Audiard
La Liberté en croupe (1970), de Edouard Molinaro
Un Merveilleux parfum d'oseille (1969), de Renaldo Bassi
Appelez-moi Mathilde (1969), de Pierre Mondy
Ces messieurs de la gâchette (1969), de Raoul André
Mais qu'est-ce qui fait courir les crocodiles ? (1969), de Jacques Poitrenaud
A tout casser (1968), de John Berry
Ces messieurs de la famille (1967), de Raoul André
Le Fou du labo 4 (1967), de Jacques Besnard
Le Grand bidule (1967), de Raoul André
Le Roi de coeur (1966), de Philippe de Broca
Les Compagnons de la Marguerite (1966), de Jean-Pierre Mocky
Du mou dans la gâchette (1966), de Louis Grospierre
Le Lit à deux places (1966), de Jean Delannoy
Cent briques et des tuiles (1965), de Pierre Grimblat
Les Baratineurs (1965), de Francis Rigaud
Le Caïd de Champignol (1965), de Jean Bastia
Bon Week end (1965), de Roland Quignon
Quand passent les faisans (1965), de Edouard Molinaro
La Tête du client (1965), de Jacques Poitrenaud
La Chasse à l'homme (1964), de Edouard Molinaro
Des pissenlits par la racine (1964), de Georges Lautner
La Bonne occase (1964), de Michel Drach
Les Combinards (1964), de Jean-Claude Roy
Les Durs à cuire (1964), de Jacques Pinoteau
Jaloux comme un tigre (1964), de Darry Cowl
Moi et les hommes de quarante ans (1964), de Jacques Pinoteau
Bébert et l'omnibus (1963), de Yves Robert 16
Les Vierges (1963), de Jean-Pierre Mocky
Clémentine chérie (1963), de Pierre Chevalier
Comment trouvez-vous ma soeur ? (1963), de Michel Boisrond
Nous irons à Deauville (1962), de Francis Rigaud
Les Quatre vérités (1962), de René Clair
Comment réussir en amour (1962), de Michel Boisrond
Le Repos du guerrier (1962), de Roger Vadim
Carambolages (1962), de Marcel Bluwal
Un Clair de lune à Maubeuge (1962), de Jean Chérasse
La Gamberge (1962), de Norbert Carbonnaux
La Belle Américaine (1961), de Robert Dhéry
La Française et l'amour (1960), de Michel Boisrond
Candide ou l'optimisme au XXe siècle (1960), de Norbert Carbonnaux
Ma femme est une panthère (1960), de Raymond Bailly
Vous n'avez rien à déclarer ? (1959), de Clément Duhour
Oh ! Qué mambo (1959), de John Berry
Messieurs les ronds de cuir (1959), de Henri Diamant-Berger
Nina (1959), de Jean Boyer
Musée Grévin (1958), de Jacques Demy
Clara et les méchants (1958), de Raoul André
Le Naïf aux quarante enfants (1958), de Philippe Agostini
Assassins et voleurs (1957), de Sacha Guitry
Ca aussi... c'est Paris (1957), de Maurice Cloche
Adorables démons (1957), de Maurice Cloche
Cette sacrée gamine (1956), de Michel Boisrond
La Terreur des dames (1956), de Jean Boyer
La Vie est belle (1956), de Roger Pierre
Les Diaboliques (1955), de Henri-Georges Clouzot
Ah ! les belles bacchantes (1954), de Jean Loubignac
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