Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Hommage à Jean-Claude Brialy décédé le 30 mai 2007 : biographie et filmographie



Comédien, réalisateur, metteur en scène, directeur de salle et grande figure de la vie mondaine parisienne, Jean-Claude Brialy a succombé ce mercredi 30 mai à une longue maladie, à son domicile parisien. Lauréat d'un César du Meilleur second rôle en 1988 pour Les Innocents, il s'était illustré durant la Nouvelle Vague, avant de devenir un visage incontournable de la scène, du grand et du petit écran. Il était âgé de 74 ans.

Fils de colonel, Jean-Claude Brialy est né à Aumale (Algérie) le 30 mars 1933. Le jeune vit son enfance au rythme des mutations paternelles. Après son baccalauréat, il s'inscrit d'abord au Conservatoire de Strasbourg où il obtient un premier prix de comédie, puis au Centre d'art dramatique de l'Est. En service militaire à Baden-Baden, il est affecté au service cinéma des armées, qui lui donne entre autres l'occasion de tourner dans son premier court métrage Chiffonard et Bon Aloi. Il sympathise aussi à cette époque avec plusieurs comédiens en tournée théâtrale, dont Jean Marais, qui l'encouragent dans sa vocation.
Débarqué à Paris en 1954, il se met très vite à fréquenter "la bande des Cahiers du Cinéma". C'est Jacques Rivette qui l'engage le premier dans son court métrage Le Coup du berger en 1956. Il tourne la même année avec Darry Cowl L'Ami de la famille de Jacques Pinoteau qu'il considère comme son premier vrai rôle, et multiplie les apparitions, notamment dans Ascenseur pour l'échafaud (1957, Louis Malle). La célébrité arrive en 1958 avec les deux premiers films de Claude Chabrol : Le Beau Serge et Les Cousins qui révèlent un acteur désinvolte et racé et qui emporte l'adhésion du public.

Dès lors la Nouvelle Vague ne le lâche plus et Jean Claude Brialy tourne avec Jean-Luc Godard (1960, Une femme est une femme), François Truffaut (1959, Les Quatre cents coups ; 1967, La Mariée était en noir), Jacques Rivette (1961, Paris nous appartient), Claude Chabrol (1961, Les Godelureaux ; 1962, Les Sept Péchés capitaux) ou encore Eric Rohmer (1969, Le Genou de Claire).
En 1971, il réalise son premier film, Eglantine, une évocation nostalgique de ses souvenirs d'enfance. Attaché à cette période de la vie, Jean-Claude Brialy décide de mettre également en images pour la télévision Les Malheurs de Sophie (1981) et surtout Un bon petit diable (1983), avec Alice Sapritch en marâtre.
Mais Jean Claude Brialy se veut avant tout un homme de théâtre où, selon lui, l'art du comédien trouve le cadre privilégié de son épanouissement : la scène. Et c'est pourquoi il achète une salle, les Bouffes Parisiens, dont la gestion et la programmation vont requérir, à partir de 1988, l'essentiel de son temps, de son énergie et de son talent, en le tenant provisoirement éloigné du cinéma. Il y monte pièce après pièce, succès après succès, tout à la joie de ménager, pour ses camarades et lui-même, ce "rendez-vous d'amour quotidien avec le public" qu'est une représentation théâtrale.
La comédie est son plaisir. Il fait partie du casting de Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré dans le rôle d'un tennisman déclarant « Bravo, mon général. Mais vous smatchez comme personne et dire que c'est la première fois que vous tenez une raquette ». Puis il tourne Pinot simple flic de Gérard Jugnot et Le Mariage du siècle de Philippe Galland.
Mais la gravité fait tout aussi bien partie de son jeu, qu'il exploite notamment dans les films noirs à la française comme Mortelle randonnée en 1982 de Claude Miller.
On le retrouve chez Bertrand Tavernier dans Le Juge et l'Assassin, chez Francis Girod dans La Banquière ou chez Claude Lelouch dans Edith et Marcel.
Préférant la retenue à l'extravagance, Jean-Claude Brialy incarna souvent des personnages tendres devenant avec l'âge de plus en plus paternels, voire patriarches, à l'exemple de L'Effrontée de Claude Miller avec Charlotte Gainsbourg et Bernadette Lafont. C'est au moment où se raréfient ses apparitions à l'écran que le comédien reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle, celui de Klotz, le chef d'orchestre alcoolique et homosexuel dans Les innocents d'André Téchiné, le plus complexe et le plus douloureux.
En 1990, il tourne dans la suite des Ripoux de Claude Zidi aux côtés du duo Thierry Lhermitte, Philippe Noiret. Il y campe un banquier véreux.
Dans La Reine Margot de Patrice Chéreau, il incarne l'amiral De Coligny dont l'assassinat va provoquer le début des guerres de Religion.
On le voit ensuite chez Régis Wargnier dans Une femme française, chez Roberto Benigni dans Le Monstre et chez Bernard Giraudeau dans Les Caprices d'un fleuve. Dans Beaumarchais, l'insolent d'Edouard Molinaro, il a le plaisir d'entourer Fabrice Luchini dans le rôle du religieux Abbot.
Il joue très souvent avec sa sexualité. Blier le met en ménage avec Pierre Arditi dans Les Acteurs et Jeanne Labrune avec Dominique Besnehard dans C'est le bouquet. Au fait, le Mékong coule en Chine.
En 2004, pour Fabien Onteniente il joue dans People et interprète le double de Massimo Gargia, le jet setter de la nuit, rebaptisé Minimo.

En 2005, il tourne sous la direction de Josée Dayan l'adaptation télévisée des Rois Maudits aux côtés de Jeanne Moreau et Philippe Torreton. Il y incarne Hugues de Bouville. On le voit ensuite enfermé au Quartier VIP aux côtés de François Berléand, sous l'œil de Laurent Firode. Il venait par ailleurs d'achever le tournage du polar Dernière enquête de Romuald Beugnon, aux côtés de Micheline Presle, Yolande Moreau, Philippe Nahon et du regretté Jean-Pierre Cassel, disparu le 19 avril dernier.
Décédé à Paris le 30 mai 2007 des suites d'un cancer, il était commandeur de la Légion d'honneur, de l'Ordre national du mérite et de l'Ordre des Arts et des Lettres.

Filmographie complète de Jean-Claude Brialy avec mes notes sur 20

L'Education sentimentale (Prochainement), de Alexandre Astruc

Vous êtes de la police ? (2007), de Romuald Beugnon 16

Mon dernier rôle (2006), de Olivier Ayache-Vidal

Quartier VIP (2005), de Laurent Firode 10

People Jet set 2 (2004), de Fabien Onteniente 7

Les Clefs de bagnole (2003), de Laurent Baffie 8


Les Filles, personne s'en méfie (2003), de Charlotte Silvera

C'est le bouquet ! (2002), de Jeanne Labrune 16

Concurrence déloyale (2001), de Ettore Scola

South Kensington (2001), de Carlo Vanzina

In extremis (2000), de Etienne Faure

Les Acteurs (2000), de Bertrand Blier 14

Kennedy et moi (1999), de Sam Karmann 16


L'Homme de ma vie (1999), de Stephane Kurc

Hommage à Alfred Lepetit (1999), de Jean Rousselot

Portraits chinois (1997), de Martine Dugowson

Le Fils de Gascogne (1996), de Pascal Aubier

Les Caprices d'un fleuve (1996), de Bernard Giraudeau

Beaumarchais, l'insolent (1996), de Edouard Molinaro 17

Le Monstre (1995), de Roberto Benigni

Une femme française (1995), de Régis Wargnier

Les Cent et une nuits (1995), de Agnès Varda

La Reine Margot (1994), de Patrice Chéreau 18

Août (1992), de Henri Herré

Tous les garcons (1992), de Etienne Faure

Au bonheur des chiens (1990), de Duccio Tessari

Ripoux contre ripoux (1990), de Claude Zidi 14

S'en fout la mort (1990), de Claire Denis

Faux et usage de faux (1990), de Laurent Heynemann

Comédie d'été (1989), de Daniel Vigne

Les Innocents (1987), de André Téchiné

Maladie d'amour (1987), de Jacques Deray

Lévy et Goliath (1987), de Gérard Oury

Le Moustachu (1987), de Dominique Chaussois

Maschenka (1987), de John Goldschmidt

Un Homme et une femme : vingt ans déjà (1986), de Claude Lelouch

Suivez mon regard (1986), de Jean Curtelin

Inspecteur Lavardin (1986), de Claude Chabrol 16

Grand Guignol (1986), de Jean Marboeuf

Le Débutant (1986), de Daniel Janneau

L'Effrontée (1985), de Claude Miller

Le Quatrième pouvoir (1985), de Serge Leroy

Le Téléphone sonne toujours deux fois (1985), de Jean-Pierre Vergne

Le Mariage du siècle (1985), de Philippe Galland 10

Pinot simple flic (1984), de Gérard Jugnot 12

Papy fait de la résistance (1983), de Jean-Marie Poiré 18


La Crime (1983), de Philippe Labro

La Fille de Trieste (1983), de Pasquale Festa Campanile

Sarah (1983), de Maurice Dugowson

Edith et Marcel (1983), de Claude Lelouch

Mortelle randonnée (1983), de Claude Miller 17

Cap Canaille (1983), de Juliet Berto

Le Demon dans l'île (1983), de Francis Leroi

Stella (1983), de Laurent Heynemann

La Nuit de Varennes (1982), de Ettore Scola

Les Uns et les autres (1981), de Claude Lelouch

La Banquière (1980), de Francis Girod 18

L'Oeil du maître (1980), de Stephane Kurc

Bobo Jacco (1979), de Walter Bal

Robert et Robert (1978), de Claude Lelouch

Le Maitre-nageur (1978), de Jean-Louis Trintignant

Le Point de mire (1977), de Jean-Claude Tramont

L'Imprécateur (1977), de Jean-Louis Bertucelli

Julie pot de colle (1977), de Philippe de Broca

Pour Clemence (1977), de Charles Belmont

La Chanson de Roland (1977), de Frank Cassenti

Doppio delitto (1977), de Steno Van Nijlen

Le Juge et l'Assassin (1976), de Bertrand Tavernier 17

Barocco (1976), de André Téchiné

L'Année sainte (1976), de Jean Girault

Un Animal doué de déraison (1976), de Pierre Kast

Catherine et compagnie (1975), de Michel Boisrond

Les Oeufs brouillés (1975), de Joël Santoni

Dreyfus ou l'intolérable vérité (1975), de Jean Chérasse

Les Onze mille verges (1975), de Eric Lipmann

Le Fantôme de la liberté (1974), de Luis Buñuel

Comme un pot de fraises (1974), de Jean Aurel

L'Oiseau rare (1973), de Jean-Claude Brialy

Un Amour de pluie (1973), de Jean-Claude Brialy

Un Meurtre est un meurtre (1972), de Etienne Périer

Cose di Cosa Nostra (1971), de Steno Mimi

Le Genou de Claire (1970), de Eric Rohmer

Le Bal du comte d'Orgel (1970), de Marc Allégret

Une Saison en enfer (1970), de Nelo Risi

Tout peut arriver (1969), de Philippe Labro

La Mariée était en noir (1968), de François Truffaut 17

Caroline chérie (1968), de Denys de La Patellière

Manon 70 (1968), de Jean Aurel

Un Homme de trop (1967), de Costa-Gavras

Lamiel (1967), de Jean Aurel

Le Plus vieux métier du monde (1967), de Claude Autant-Lara

Au Diable les Anges (1967), de Lucio Fulci

Le Roi de coeur (1966), de Philippe de Broca

I Nostri Mariti (1966), de Luigi Filippo D'Amico

L'Amour tel qu'il est (1965), de Antonio Pietrangeli

La Mandragore (1965), de Alberto Lattuada

Cent briques et des tuiles (1965), de Pierre Grimblat

Comment épouser un premier ministre (1964), de Michel Boisrond

Un Monsieur de compagnie (1964), de Philippe de Broca

La Ronde (1964), de Roger Vadim

Tonio Kröger (1964), de Rolf Thiele

La Chasse à l'homme (1964), de Edouard Molinaro

La Bonne occase (1964), de Michel Drach

Les Siffleurs (1964), de Eino Ruutsalo

Adieu Philippine (1963), de Jacques Rozier

La Bonne soupe (1963), de Robert Thomas

Un Château en Suède (1963), de Roger Vadim

Le Diable et les dix Commandements (1962), de Julien Duvivier

Cléo de 5 à 7 (1962), de Agnès Varda

La Chambre ardente (1962), de Julien Duvivier

Les Sept Péchés capitaux (1962), de Claude Chabrol

Arsene Lupin contre Arsene Lupin (1962), de Edouard Molinaro

Carambolages (1962), de Marcel Bluwal

Le Glaive et la balance (1962), de André Cayatte

Les Veinards (1962), de Jean Girault

L'Amour à la mer (1962), de Guy Gilles

Les Petits Matins (1962), de Jacqueline Audry

La Banda Casaroli (1962), de Florestano Vancini

Tire au flanc (1961), de Claude de Givray

Paris nous appartient (1961), de Jacques Rivette

Les Lions sont lâchés (1961), de Henri Verneuil

Les Godelureaux (1961), de Claude Chabrol

Les Garçons (1961), de Mauro Bolognini

Une femme est une femme (1961), de Jean-Luc Godard

Les Amours celebres (1961), de Michel Boisrond

Les Fiancés du pont Mac Donald (1961), de Agnès Varda

Vie privée (1961), de Louis Malle

Vanina Vanini (1961), de Roberto Rossellini

Le Puits aux trois vérités (1961), de Francois Villiers

Les Surmenés (1960), de Jacques Doniol-Valcroze

Le Gigolo (1960), de Jacques Deray

Les Quatre cents coups (1959), de François Truffaut

Les Cousins (1959), de Claude Chabrol

Le Beau Serge (1959), de Claude Chabrol

Le Bel âge (1959), de Pierre Kast

Le Chemin des écoliers (1959), de Michel Boisrond

Les Yeux de l'amour (1959), de Denys de La Patellière

Ascenseur pour l'échafaud (1958), de Louis Malle

Les Amants (1958), de Louis Malle

Une Histoire d'eau (1958), de Jean-Luc Godard

Tous les garcons s'appellent Patrick (1958), de Jean-Luc Godard

Christine (1958), de Pierre Gaspard-Huit

L'Ecole des cocottes (1958), de Jacqueline Audry

Et ta soeur (1958), de Maurice Delbez

Le Triporteur (1957), de Jacques Pinoteau

L'Ami de la famille (1957), de Jacques Pinoteau

Tous peuvent me tuer (1957), de Henri Decoin

Cargaison blanche (1957), de Georges Lacombe

Un amour de poche (1957), de Pierre Kast

Méfiez-vous des fillettes (1957), de Yves Allégret

Elena et les Hommes (1956), de Jean Renoir

Le Coup du berger (1956), de Jacques Rivette

La Sonate à Kreutzer (1956), de Eric Rohmer

Paris mon copain (1954), de Pierre Lhomme


05/03/2009
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