La comtesse de Julie Delpy
Synopsis
A la mort de son mari, la comtesse Elizabeth Bathory se trouve à la tête d'un vaste domaine et d'une immense fortune. Aidée de sa confidente, la sorcière Anna Darvulia, Elizabeth étend progressivement son influence, suscitant chez chacun crainte, admiration et haine, pour devenir la femme la plus puissante de la Hongrie du 17ème siècle – dictant ses conditions jusqu'au roi lui-même.
Elle rencontre alors un séduisant jeune homme dont elle tombe éperdument amoureuse mais celui-ci l'abandonne. Certaine d'avoir été délaissée car elle n'était plus assez jeune et belle. Sombrant progressivement dans la folie, Elizabeth, à la suite d'un accident, se persuade que le sang de jeunes vierges lui procure jeunesse et beauté. Elle commence à prendre des bains dans le sang des jeunes filles du château puis de la région. Débute alors une série d'actes sanglants et diaboliques...
L'avis de Thibault
Après Looking for Jimmy en 2001 et 2 Days in Paris en 2007, Julie Delpy passe au film de Costumes avec La contesse.
On assiste à l'histoire d'amour assassinée de la contesse Elizabeth Bathory, femme brillante et fière puis à sa descente aux enfers. Elle sévissait dans l'est de l'Europe en égorgeant ses servantes pour pouvoir se faire des bains de sang afin d'avoir une belle peau... Soupçonnée d'avoir assassiné plus de 600 jeunes filles afin d'accéder à la jeunesse éternelle, Elizabeth Bathory a, de tout temps, été associée à la légende de Dracula.
La comtesse n'est pas un véritable film historique et encore moins d'horreur, mais un drame construit autour de l'idée ou du mythe de l'amour éternel. Certains y verront même comme une continuité à Two days in Paris, qui abordait, par le biais de la comédie, les difficultés à vivre une histoire d'amour. Julie Delpy revient sur cette histoire avec une touche très personnelle en mêlant avec bonheur le mystère historique, la cruauté sadique et la superstition criminelle. C'est dans sa conception du rôle titre que Julie Delpy nous intéresse le plus, en donnant à sa comtesse à la recherche sanguinaire d'une jouvence éternelle, une dimension faustienne à la fois émouvante et féroce. Les dernières phrases que prononce la comtesse emmurée dans sa chambre, lorsqu'elle donne son opinion définitive et ultime sur Dieu, n'est pas inintéressant. Le sujet est très bien traité, laissant planer toute l'ambiguïté sur le personnage de l'inquiétante comtesse Bathory : femme de tête victime d'un complot ou folle sanguinaire ? Malgré la noirceur du sujet, le film est d'une beauté et d'une intensité dramatique extraordinaires.
Pour La Comtesse, Julie Delpy a écrit le scénario, travail qui lui a pris sept ans, réalisé le film, et tenu le premier rôle. Touche-à-tout, Julie Delpy a également composé la musique de son film en collaboration avec Mark Streitenfeld qui se trouve être son compagnon. Sa mise en scène établit un climat qui fait penser à Edgar Poe autant qu'aux histoires de vampires des Carpates. La photo de Martin Ruhe est sublime. Certains plans sont pensés comme des tableaux.
Les acteurs y sont excellents. Julie Delpy est merveilleuse et attirante : tour à tour cruelle puis désespérée. L'actrice sculpte avec vigueur une femme intelligente, puissante, conquérante, mais psychiquement, émotionnellement, broyée à la racine. C'est la deuxième fois que Daniel Brühl joue dans un film de Julie Delpy. Le côté insignifiant du jeune amant n'est pas dû à une erreur de casting. Le personnage est faible et manipulé, Daniel Brühl en rend à merveille la candeur un peu lâche ... tout ce qui a trait à la cruauté. Elle est secondée par un excellent William Hurt et un écœurant Sebastian Bloomberg. On retrouve aussi l'actrice roumaine Anamaria Marinca, qui joue ici la doctoresse amante de Bathory, l'initiant aux vertus régénérantes du bain de sang de vierges, révélation du film 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu.
En laissant toujours le point d'interrogation sur ce qui tient du mythe ou de la réalité, le film s'intéresse surtout au ravage d'un amour contrarié sur la raison emportée d'une femme. Un portrait en somme intelligent, et mesurée, loin de la caricature et qui laisse aussi la porte ouverte à l'émotion et la sensibilité. Attirant comme une fleur du mal.
Fiche Technique
Genre : Drame , Historique
Nationalité : Française et Allemande
Réalisation : Julie Delpy
Casting : Julie Delpy, Anamaria Marinca, Daniel Brühl, William Hurt, Vizakna Sebastian Blomberg, Charly Hübner, Anna Maria Mühe, Frederick Lau, Adriana Altaras, André Hennicke, Maria Simon, Katrin Pollitt, Nikolai Kinski, Jeanette Hain, Sebastian Blomberg, Andy Gatjen, Rolf Kanies, Jesse Inman, Natascha Lawiszus, Lukas T. Berglund, Lisa Hrdina, Helen Woigk, Thea Weber, Christine Mayer, Paula Knüpling, Sabine Firit, Audrey Käthe von Scheele et Armin Sauer
Durée : 94 min
Année de production : 2009
Titre original : The Countess
Attachés de presse : Isabelle Duvoisin et Jérôme Jouneaux
Date de sortie : 21 avril 2010
Synopsis
A la mort de son mari, la comtesse Elizabeth Bathory se trouve à la tête d'un vaste domaine et d'une immense fortune. Aidée de sa confidente, la sorcière Anna Darvulia, Elizabeth étend progressivement son influence, suscitant chez chacun crainte, admiration et haine, pour devenir la femme la plus puissante de la Hongrie du 17ème siècle – dictant ses conditions jusqu'au roi lui-même.
Elle rencontre alors un séduisant jeune homme dont elle tombe éperdument amoureuse mais celui-ci l'abandonne. Certaine d'avoir été délaissée car elle n'était plus assez jeune et belle. Sombrant progressivement dans la folie, Elizabeth, à la suite d'un accident, se persuade que le sang de jeunes vierges lui procure jeunesse et beauté. Elle commence à prendre des bains dans le sang des jeunes filles du château puis de la région. Débute alors une série d'actes sanglants et diaboliques...
L'avis de Thibault
Après Looking for Jimmy en 2001 et 2 Days in Paris en 2007, Julie Delpy passe au film de Costumes avec La contesse.
On assiste à l'histoire d'amour assassinée de la contesse Elizabeth Bathory, femme brillante et fière puis à sa descente aux enfers. Elle sévissait dans l'est de l'Europe en égorgeant ses servantes pour pouvoir se faire des bains de sang afin d'avoir une belle peau... Soupçonnée d'avoir assassiné plus de 600 jeunes filles afin d'accéder à la jeunesse éternelle, Elizabeth Bathory a, de tout temps, été associée à la légende de Dracula.
La comtesse n'est pas un véritable film historique et encore moins d'horreur, mais un drame construit autour de l'idée ou du mythe de l'amour éternel. Certains y verront même comme une continuité à Two days in Paris, qui abordait, par le biais de la comédie, les difficultés à vivre une histoire d'amour. Julie Delpy revient sur cette histoire avec une touche très personnelle en mêlant avec bonheur le mystère historique, la cruauté sadique et la superstition criminelle. C'est dans sa conception du rôle titre que Julie Delpy nous intéresse le plus, en donnant à sa comtesse à la recherche sanguinaire d'une jouvence éternelle, une dimension faustienne à la fois émouvante et féroce. Les dernières phrases que prononce la comtesse emmurée dans sa chambre, lorsqu'elle donne son opinion définitive et ultime sur Dieu, n'est pas inintéressant. Le sujet est très bien traité, laissant planer toute l'ambiguïté sur le personnage de l'inquiétante comtesse Bathory : femme de tête victime d'un complot ou folle sanguinaire ? Malgré la noirceur du sujet, le film est d'une beauté et d'une intensité dramatique extraordinaires.
Pour La Comtesse, Julie Delpy a écrit le scénario, travail qui lui a pris sept ans, réalisé le film, et tenu le premier rôle. Touche-à-tout, Julie Delpy a également composé la musique de son film en collaboration avec Mark Streitenfeld qui se trouve être son compagnon. Sa mise en scène établit un climat qui fait penser à Edgar Poe autant qu'aux histoires de vampires des Carpates. La photo de Martin Ruhe est sublime. Certains plans sont pensés comme des tableaux.
Les acteurs y sont excellents. Julie Delpy est merveilleuse et attirante : tour à tour cruelle puis désespérée. L'actrice sculpte avec vigueur une femme intelligente, puissante, conquérante, mais psychiquement, émotionnellement, broyée à la racine. C'est la deuxième fois que Daniel Brühl joue dans un film de Julie Delpy. Le côté insignifiant du jeune amant n'est pas dû à une erreur de casting. Le personnage est faible et manipulé, Daniel Brühl en rend à merveille la candeur un peu lâche ... tout ce qui a trait à la cruauté. Elle est secondée par un excellent William Hurt et un écœurant Sebastian Bloomberg. On retrouve aussi l'actrice roumaine Anamaria Marinca, qui joue ici la doctoresse amante de Bathory, l'initiant aux vertus régénérantes du bain de sang de vierges, révélation du film 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu.
En laissant toujours le point d'interrogation sur ce qui tient du mythe ou de la réalité, le film s'intéresse surtout au ravage d'un amour contrarié sur la raison emportée d'une femme. Un portrait en somme intelligent, et mesurée, loin de la caricature et qui laisse aussi la porte ouverte à l'émotion et la sensibilité. Attirant comme une fleur du mal.
Fiche Technique
Genre : Drame , Historique
Nationalité : Française et Allemande
Réalisation : Julie Delpy
Casting : Julie Delpy, Anamaria Marinca, Daniel Brühl, William Hurt, Vizakna Sebastian Blomberg, Charly Hübner, Anna Maria Mühe, Frederick Lau, Adriana Altaras, André Hennicke, Maria Simon, Katrin Pollitt, Nikolai Kinski, Jeanette Hain, Sebastian Blomberg, Andy Gatjen, Rolf Kanies, Jesse Inman, Natascha Lawiszus, Lukas T. Berglund, Lisa Hrdina, Helen Woigk, Thea Weber, Christine Mayer, Paula Knüpling, Sabine Firit, Audrey Käthe von Scheele et Armin Sauer
Durée : 94 min
Année de production : 2009
Titre original : The Countess
Attachés de presse : Isabelle Duvoisin et Jérôme Jouneaux
Date de sortie : 21 avril 2010