Le Caméléon de Jean-Paul Salomé
Synopsis
Espagne, 2000 : un jeune homme sort de son mutisme. Il dit s'appeler Nicholas Mark Randall, être américain et avoir été enlevé quatre ans plus tôt par les membres d'une secte.
A la surprise de la police espagnole qui le soupçonne d'être un imposteur récidiviste, sa sœur vient le chercher et le ramène aux États-Unis, en Louisiane, où sa famille semble le reconnaître.
Les récits des médias locaux sur ce retour miraculeux alertent le FBI dont l'agent,
Jennifer Johnson, s'interroge de plus en plus sur la véritable identité de Nicholas et l'attitude surprenante de la famille.
Le Caméléon est inspiré de la véritable histoire de Frédéric Bourdin condamné à plusieurs reprises pour usurpation d'identité.
L'Avis de Thibault
Le Caméléon fait écho à l'histoire vraie et troublante de Frédéric Bourdin, un imposteur, manipulateur, usurpateur d'identités, qui va jusqu'à prendre la place d'un adolescent disparu, dans une famille américaine ayant cru reconnaître en lui leur fils disparu. Le film s'inspire de sa vie.
Jean-Paul Salomé, le réalisateur, s'intéresse moins à la personnalité fascinante de ce serial schizophrène qu'à la misère sociale et affective d'une mère et de ses rejetons dans la Louisiane profonde. Le personnage du caméléon est passé à la trappe, au profit de la famille. La présence du FBI parachève la transformation de l'étude psychologique en mauvaise série télévisée américaine, le thriller qui en résulte n'ayant aucun intérêt.
L'ambiance est si particulière où règne un mal de vivre et une angoisse très bien rendus. On plonge dans cet univers si particulier d'une Amérique en souffrance... Ce manque d'amour et ses conséquences, ici tragiques à travers la rencontre du personnage principal et de cette famille désespérée sonnent vraiment très juste.
Le montage n'est pas exceptionnel. Il n'est pas toujours facile de savoir quelle est l'année où se situe l'action. Il faut un petit temps pour que le fonctionnement rentre. Le personnage de Frédéric manque peut être aussi d'un peu de tendresse, d'empathie. Puisque ce n'est qu'à la fin qui explique qu'il cherche de l'aide comme un enfant perdu. Il n'y a pas donc ce coté touchant, qui aurait du être davantage exploité.
La double intrigue est particulièrement mal construite. D'un coté, l'histoire du retour du fils disparu et, de l'autre, celle de la disparition quatre ans plus tôt. Le titre même et l'accroche du film tuent dans l'œuf toute forme de suspense sur la première intrigue à propos de l'identité du garçon, puis, dans les vingt dernières minutes, on attend un rebondissement, ou quoi que se soit, pour la deuxième intrigue, mais il ne passe strictement rien... Quitte à n'avoir rien à dire sur la disparition du jeune américain, il aurait été bien plus passionnant de faire un film entièrement axé sur les aventures et les motivations émotionnelles de ce jeune français mythomane.
Frédéric Fortin est atteint d'une sorte de complexe lié à un manque d'affection. C'est donc très intéressant de voir ce qui le pousse à rester dans cette famille pourrie jusqu'à la moelle entre la mère héroïnomane et alcoolique et le frère qui visiblement n'est pas totalement net en plus d'être dealer. Bref, Frédéric reste néanmoins dans cette famille peu recommandable.
Les acteurs livrent chacun une performance très juste. A l'origine, le rôle principal de Frédéric Bourdin devait être attribué à Romain Duris. C'est finalement l'acteur québécois Marc-André Grondin qui l'a décroché. Il retranscrit joliment l'instabilité du jeune Frédéric. Il est crédible, mais pas très gâté par le scénario qui tente de garder le mystère de son personnage tout en donnant quelques clés. Le rôle est donc mature mais en plus, il excelle à faire ressentir la peine, la colère, la peur et la solitude. Famke Janssen est magnifique et touchante. Seule Ellen Barkin, pourtant excellente comédienne, est dans l'outrance, constamment en roue libre. C'est Felicity Huffman qui aurait dû jouer la mère. Pauvre Ellen Barkin, on l'a tant aimée dans le passé. Emily de Ravin, Xavier Beauvois et Anne Le Ny complètent le casting.
Si Le Caméléon ne laissera pas un souvenir impérissable, cette ambiance glauque pleine de suspense ne déplaît pas.
Fiche Technique
Genre : Drame , Thriller
Nationalité : Française et Canadienne
Réalisation : Jean-Paul Salomé
Casting : Marc-André Grondin, Famke Janssen, Ellen Barkin, Nick Stahl, Emilie de Ravin, Tory Kittles, Brian Geraghty, Nick Chinlund, Xavier Beauvois, Anne Le Ny, Bill Perkins, Lance E. Nichols, Ritchie Montgomery, Gary Grubbs, John Daniel Evermore, James DuMont, Allen Boudreaux, Jude Bernard et Brett Beoubay
Durée : 106 min.
Année de production : 2008
Attachés de presse : Matthieu Rey, Isabelle Duvoisin et Jérôme Jouneaux
Date de sortie : 23 juin 2010
Synopsis
Espagne, 2000 : un jeune homme sort de son mutisme. Il dit s'appeler Nicholas Mark Randall, être américain et avoir été enlevé quatre ans plus tôt par les membres d'une secte.
A la surprise de la police espagnole qui le soupçonne d'être un imposteur récidiviste, sa sœur vient le chercher et le ramène aux États-Unis, en Louisiane, où sa famille semble le reconnaître.
Les récits des médias locaux sur ce retour miraculeux alertent le FBI dont l'agent,
Jennifer Johnson, s'interroge de plus en plus sur la véritable identité de Nicholas et l'attitude surprenante de la famille.
Le Caméléon est inspiré de la véritable histoire de Frédéric Bourdin condamné à plusieurs reprises pour usurpation d'identité.
L'Avis de Thibault
Le Caméléon fait écho à l'histoire vraie et troublante de Frédéric Bourdin, un imposteur, manipulateur, usurpateur d'identités, qui va jusqu'à prendre la place d'un adolescent disparu, dans une famille américaine ayant cru reconnaître en lui leur fils disparu. Le film s'inspire de sa vie.
Jean-Paul Salomé, le réalisateur, s'intéresse moins à la personnalité fascinante de ce serial schizophrène qu'à la misère sociale et affective d'une mère et de ses rejetons dans la Louisiane profonde. Le personnage du caméléon est passé à la trappe, au profit de la famille. La présence du FBI parachève la transformation de l'étude psychologique en mauvaise série télévisée américaine, le thriller qui en résulte n'ayant aucun intérêt.
L'ambiance est si particulière où règne un mal de vivre et une angoisse très bien rendus. On plonge dans cet univers si particulier d'une Amérique en souffrance... Ce manque d'amour et ses conséquences, ici tragiques à travers la rencontre du personnage principal et de cette famille désespérée sonnent vraiment très juste.
Le montage n'est pas exceptionnel. Il n'est pas toujours facile de savoir quelle est l'année où se situe l'action. Il faut un petit temps pour que le fonctionnement rentre. Le personnage de Frédéric manque peut être aussi d'un peu de tendresse, d'empathie. Puisque ce n'est qu'à la fin qui explique qu'il cherche de l'aide comme un enfant perdu. Il n'y a pas donc ce coté touchant, qui aurait du être davantage exploité.
La double intrigue est particulièrement mal construite. D'un coté, l'histoire du retour du fils disparu et, de l'autre, celle de la disparition quatre ans plus tôt. Le titre même et l'accroche du film tuent dans l'œuf toute forme de suspense sur la première intrigue à propos de l'identité du garçon, puis, dans les vingt dernières minutes, on attend un rebondissement, ou quoi que se soit, pour la deuxième intrigue, mais il ne passe strictement rien... Quitte à n'avoir rien à dire sur la disparition du jeune américain, il aurait été bien plus passionnant de faire un film entièrement axé sur les aventures et les motivations émotionnelles de ce jeune français mythomane.
Frédéric Fortin est atteint d'une sorte de complexe lié à un manque d'affection. C'est donc très intéressant de voir ce qui le pousse à rester dans cette famille pourrie jusqu'à la moelle entre la mère héroïnomane et alcoolique et le frère qui visiblement n'est pas totalement net en plus d'être dealer. Bref, Frédéric reste néanmoins dans cette famille peu recommandable.
Les acteurs livrent chacun une performance très juste. A l'origine, le rôle principal de Frédéric Bourdin devait être attribué à Romain Duris. C'est finalement l'acteur québécois Marc-André Grondin qui l'a décroché. Il retranscrit joliment l'instabilité du jeune Frédéric. Il est crédible, mais pas très gâté par le scénario qui tente de garder le mystère de son personnage tout en donnant quelques clés. Le rôle est donc mature mais en plus, il excelle à faire ressentir la peine, la colère, la peur et la solitude. Famke Janssen est magnifique et touchante. Seule Ellen Barkin, pourtant excellente comédienne, est dans l'outrance, constamment en roue libre. C'est Felicity Huffman qui aurait dû jouer la mère. Pauvre Ellen Barkin, on l'a tant aimée dans le passé. Emily de Ravin, Xavier Beauvois et Anne Le Ny complètent le casting.
Si Le Caméléon ne laissera pas un souvenir impérissable, cette ambiance glauque pleine de suspense ne déplaît pas.
Fiche Technique
Genre : Drame , Thriller
Nationalité : Française et Canadienne
Réalisation : Jean-Paul Salomé
Casting : Marc-André Grondin, Famke Janssen, Ellen Barkin, Nick Stahl, Emilie de Ravin, Tory Kittles, Brian Geraghty, Nick Chinlund, Xavier Beauvois, Anne Le Ny, Bill Perkins, Lance E. Nichols, Ritchie Montgomery, Gary Grubbs, John Daniel Evermore, James DuMont, Allen Boudreaux, Jude Bernard et Brett Beoubay
Durée : 106 min.
Année de production : 2008
Attachés de presse : Matthieu Rey, Isabelle Duvoisin et Jérôme Jouneaux
Date de sortie : 23 juin 2010