Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Séance de rattrapage : Propriété interdite 0

 

Propriété interdite, le 19 janvier au cinéma 0

Propriété interdite de Hélène Angel

Synopsis


Claire et Benoît arrivent à la campagne pour vendre la maison de famille dans laquelle le frère de Claire s'est récemment suicidé...
Benoît veut lancer au plus vite des travaux afin de vendre au meilleur prix.
Claire, dès le premier soir, est persuadée qu'ils ne sont pas seuls dans la maison...

L'Avis de Thibault

Après avoir déjà abordé à plusieurs reprises le thème de la peur dans ses films précédents (Peau d'homme, coeur de bete, Rencontre avec le dragon), la réalisatrice Hélène Angel revient dans le vif du sujet avec Propriété interdite.

Le film cherche tout d'abord à nous vendre une atmosphère inquiétante. C'est l'histoire d'un deuil. Un couple qui bat de l'aile se retrouve à vivre dans une grande maison (hantée ???) laissée à l'abandon. Craquements, portes qui claquent, bruits de pas, la femme devient hystérique, persuadée que son frère rôde dans la maison alors que ce dernier s'est suicidé. Le mari, seul personne ayant encore toutes ses facultés, tente de raisonner sa femme, mais rien n'y fait. On ne comprend pas bien les réactions du couple : elle engloutit n'importe quoi puis vomit, il lui planque la nourriture et le conflit s'arrête là. Il n'y a pas de passé, pas d'avenir, rien qu'une ébauche de trame dramatique destinée à justifier la présence dans une maison d'un couple anémié dont le sort importe peu. Une œuvre extrêmement vide, avec tous les poncifs du genre.

L'atmosphère s'assombri de suite, l'ambiance devient assez lourde et tendue. Hélène Angel et son équipe se sont employés à reproduire les codes qui sont ceux de l'angoisse et de l'horreur au cinéma. La réalisatrice ne masque pas ses effets, et choisis d'abord de jouer sur les bruits, les craquements de parquet ou de portes, puis sur la présence et la silhouette. Jours après jours et nuits après nuits, la maison dévoilent des phénomènes étranges mais peu angoissants. Le film fait penser à Ils en moins bien. Après une première partie cahoteuse, le film vire à 180°, en quittant le thriller psychologique pour s'orienter vers des sous-entendus politique qui n'ont pas lieu d'être ici. Une métaphore politique trop grossièrement traitée et qui n'évite aucun cliché vient se mélanger à un plongeon trop abusif de son héroïne dans la folie. Le film bascule dans un drame social assez maladroit, jusqu'à un final qui glace le sang, qui nous laisse bouche bée. Un rebondissement assez décevant qui entache l'ensemble.

Même la mise en scène ne sauve pas l'ensemble, trop codifiée par le genre et ne faisant naître aucune sensation chez le spectateur. L'exemple le plus frappant est sans doute cette scène où Charles Berling explore un tunnel creusé entre la maison et l'extérieur ; on ne ressent aucune claustrophobie, et on se contrefout de se qu'il va y trouver.

Seuls les comédiens sont bons. Valérie Bonneton était hilarante dans Les petits mouchoirs et dans Bouquet final. Elle joue la femme un peu flippante et avec des réactions auxquelles on ne s'attend pas . Le film marque la deuxième collaboration de la réalisatrice Hélène Angel et de l'actrice, après le court métrage La Vie parisienne. Il s'agit également des retrouvailles à l'écran de Valérie Bonneton et de Charles Berling, qui s'étaient déjà donnés la réplique dans L' Heure d'été d' Olivier Assayas. Tout deux dévoilent leur talent dans cette atmosphère inquiétante dans lesquelles on ne les voit jamais.
Une mention aux deux seconds rôles Guilaine Londez et Thierry Godard.

Hélène Angel traite trop de sujets à la fois et ne parvient jamais à rendre son récit captivant, trop amorphe et linéaire. On reste dans du sous Haneke qui hésite entre fantaisie, épouvante, drame et ne décide jamais. Ce film est une grosse blague pour le cinéma français.

Fiche Technique

Genre : Thriller , Drame

Nationalité : Française

Réalisation : Hélène Angel

Interprètes : Charles Berling, Valérie Bonneton, Vasil Vivitz Grecu, Guilaine Londez, Thierry Godard, Eric Wagner, Jean Cartier, Julie-Anne Roth, Sacha Mijovic, Georges Kolev et Tamara Schmidt

Durée : 80 minutes

Année de production : 2009

Attachées de presse : Laurence Granec et Karine Ménard

Date de sortie : 19 janvier 2011
 
 


30/01/2011
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