Tu seras mon fils, le 24 janvier 2012 en DVD ****
Tu seras mon fils de Gilles Legrand
Synopsis
On ne choisit ni ses parents, ni ses enfants !
Paul de Marseul, propriétaire d'un prestigieux vignoble à Saint Emilion a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l'idée que son fils puisse un jour lui succéder. Il rêve d'un fils plus talentueux, plus charismatique... plus conforme à ses fantasmes de père ! L'arrivée de Philippe, le fils de son régisseur va bouleverser la vie de la propriété. Paul tombe en fascination devant ce fils idéal. Commence alors une partie d'échec qui se jouera à quatre : deux pères, deux fils, sous le regard impuissant des femmes qui les entourent. Et au moins l'un d'entre eux n'a plus rien à perdre ...
L'Avis de Thibault
En 2004, Gilles Legrand offrait un des derniers rôles à Jacques Villeret dans Malabar Princess . Pour son troisième film, il réalise avec Tu seras mon fils un drame familial et viticole, sujet peu abordé au cinéma.
Paul de Marseul est un viticulteur, il possède des vignes dans le bordelais. La famille se transmet de génération en génération le domaine. Son fils Martin travaille avec lui, à la logistique et à l'administratif et vit avec son épouse dans la propriété familiale. Paul déteste ouvertement et cyniquement son fils. Il l'humilie régulièrement. Sur la propriété vivent également le régisseur et son épouse. Tout bascule le jour ou le fils du régisseur revient vivre avec eux. Il devient alors l'héritier que Paul choisit.
Le scénario est propre et sans trop faire de psychologie, pèse sur les relations de tout un univers.... Gilles Legrand a fait appel à Delphine de Vigan pour co-écrire son film. Le film parle du besoin d'un fils de gagner la reconnaissance de son père pour pouvoir diriger l'entreprise familiale viticole. On sent bien l'âme tourmentée d'un père qui fait peser sur les épaules de son fils la culpabilité d'un souvenir trop lourd. La personnalité ogresse du père, son humour cynique, son aisance, sa présence dérangeante, son égo sur développé, face au fils, dégradé, frêle, timide, complètement effacé. On assiste à la démolition d'un jeune homme par son père qui n'a de paternel que le nom ! L'histoire aurait pu s'en tenir entre un père massacrant son enfant. Mais s'ajoute aussi l'amplitude qui lui est donnée par le chagrin grandissant d'un autre père, malade, découvrant la réponse intéressée de son fils à la vénalité. L'émotion est au rendez vous.
La mise en scène, dans laquelle la dramaturgie va crescendo, est élégante. Peu à peu se crée un suspens psychologique vers une fin sombre et odieuse. L'image est soignée. Son directeur de la photographie, Yves Angelo, a utilisé une image cinémascope sur support argentique. Un soin tout particulier a été attaché à l'étalonnage de l'ensemble des séquences. L'objectif était d'accentuer les contrastes et de désaturer les couleurs. L'image viticole a souvent de quoi allécher. Le caractère de l'image rude des caves viticole et les paysages Bordelais brumeux confèrent une identité propre au film. Le drame prend son intensité dans ces décors rustiques.
L'autre grand attrait du film est l'aperçu intéressant du métier de vigneron avec ses paysages viticoles du Clos Fourtet à Saint-Emilion, d'une grande beauté. La musique est très émouvante comme cette reprise des Mots Bleus de Christophe par Alain Bashung qui prend toute sa dimension.
Lorant Deutsch, en fils cassé et sabordé, est surprenant de finesse. Son personnage ressemble du coup à un frêle oisillon tombé du nid, incapable d'exister, comme insignifiant, invisible. Le comédien dégage une certaine force. Son jeu gagne en subtilité. Il nous montre qu'il est en pleine ascension. Nils Arestrup dans le rôle de Paul de Marseuil est d'une justesse... Son personnage de père castrateur et tyrannique est parfaitement monstrueux. Magnifique de méchanceté. Après La Jeune fille et les loups, Patrick Chesnais retrouve Gilles Legrand. Il est tout en retenu comme d'habitude et très attendrissant en régisseur atteint d'un cancer. Pour jouer le rôle du fils providentiel, Gilles Legrand avait pensé à Jocelyn Quivrin. Mais l'acteur est décédé quelque temps avant le début du tournage. C'est Nicolas Bridet, aperçu dans La Rafle de Rose Bosch ou Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe Lioret, qui a été finalement retenu au casting. C'est la grande révélation du film. Anne Marivin, Valérie Mairesse, Urbain Cancelier, Xavier Robic et Nicolas Marié complètent le casting et donnent de la profondeur et accentuent l'atmosphère du film.
Tu sauras mon fils est un grand film sur la passion des vignobles filmée avec élégance. Une superbe réflexion sur les rapports père-fils, l'éternel conflit oedipien... Le péché aussi est dans le vin.
Fiche Technique
Genre : Drame
Nationalité : Française
Réalisation : Gilles Legrand
Interprètes : Niels Arestrup, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais, Anne Marivin, Nicolas Bridet, Valérie Mairesse, Jean-Marc Roulot, Urbain Cancelier, Xavier Robic, Nicolas Marié, Helene de Saint-Père et Shirley Bousquet
Durée : 102 minutes
Année de production : 2010
Attachée de presse : Isabelle Sauvanon
Date de sortie : 24 août 2011
Vous devriez aussi aimer : Aime ton père, Une grande année ...
Synopsis
On ne choisit ni ses parents, ni ses enfants !
Paul de Marseul, propriétaire d'un prestigieux vignoble à Saint Emilion a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l'idée que son fils puisse un jour lui succéder. Il rêve d'un fils plus talentueux, plus charismatique... plus conforme à ses fantasmes de père ! L'arrivée de Philippe, le fils de son régisseur va bouleverser la vie de la propriété. Paul tombe en fascination devant ce fils idéal. Commence alors une partie d'échec qui se jouera à quatre : deux pères, deux fils, sous le regard impuissant des femmes qui les entourent. Et au moins l'un d'entre eux n'a plus rien à perdre ...
L'Avis de Thibault
En 2004, Gilles Legrand offrait un des derniers rôles à Jacques Villeret dans Malabar Princess . Pour son troisième film, il réalise avec Tu seras mon fils un drame familial et viticole, sujet peu abordé au cinéma.
Paul de Marseul est un viticulteur, il possède des vignes dans le bordelais. La famille se transmet de génération en génération le domaine. Son fils Martin travaille avec lui, à la logistique et à l'administratif et vit avec son épouse dans la propriété familiale. Paul déteste ouvertement et cyniquement son fils. Il l'humilie régulièrement. Sur la propriété vivent également le régisseur et son épouse. Tout bascule le jour ou le fils du régisseur revient vivre avec eux. Il devient alors l'héritier que Paul choisit.
Le scénario est propre et sans trop faire de psychologie, pèse sur les relations de tout un univers.... Gilles Legrand a fait appel à Delphine de Vigan pour co-écrire son film. Le film parle du besoin d'un fils de gagner la reconnaissance de son père pour pouvoir diriger l'entreprise familiale viticole. On sent bien l'âme tourmentée d'un père qui fait peser sur les épaules de son fils la culpabilité d'un souvenir trop lourd. La personnalité ogresse du père, son humour cynique, son aisance, sa présence dérangeante, son égo sur développé, face au fils, dégradé, frêle, timide, complètement effacé. On assiste à la démolition d'un jeune homme par son père qui n'a de paternel que le nom ! L'histoire aurait pu s'en tenir entre un père massacrant son enfant. Mais s'ajoute aussi l'amplitude qui lui est donnée par le chagrin grandissant d'un autre père, malade, découvrant la réponse intéressée de son fils à la vénalité. L'émotion est au rendez vous.
La mise en scène, dans laquelle la dramaturgie va crescendo, est élégante. Peu à peu se crée un suspens psychologique vers une fin sombre et odieuse. L'image est soignée. Son directeur de la photographie, Yves Angelo, a utilisé une image cinémascope sur support argentique. Un soin tout particulier a été attaché à l'étalonnage de l'ensemble des séquences. L'objectif était d'accentuer les contrastes et de désaturer les couleurs. L'image viticole a souvent de quoi allécher. Le caractère de l'image rude des caves viticole et les paysages Bordelais brumeux confèrent une identité propre au film. Le drame prend son intensité dans ces décors rustiques.
L'autre grand attrait du film est l'aperçu intéressant du métier de vigneron avec ses paysages viticoles du Clos Fourtet à Saint-Emilion, d'une grande beauté. La musique est très émouvante comme cette reprise des Mots Bleus de Christophe par Alain Bashung qui prend toute sa dimension.
Lorant Deutsch, en fils cassé et sabordé, est surprenant de finesse. Son personnage ressemble du coup à un frêle oisillon tombé du nid, incapable d'exister, comme insignifiant, invisible. Le comédien dégage une certaine force. Son jeu gagne en subtilité. Il nous montre qu'il est en pleine ascension. Nils Arestrup dans le rôle de Paul de Marseuil est d'une justesse... Son personnage de père castrateur et tyrannique est parfaitement monstrueux. Magnifique de méchanceté. Après La Jeune fille et les loups, Patrick Chesnais retrouve Gilles Legrand. Il est tout en retenu comme d'habitude et très attendrissant en régisseur atteint d'un cancer. Pour jouer le rôle du fils providentiel, Gilles Legrand avait pensé à Jocelyn Quivrin. Mais l'acteur est décédé quelque temps avant le début du tournage. C'est Nicolas Bridet, aperçu dans La Rafle de Rose Bosch ou Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe Lioret, qui a été finalement retenu au casting. C'est la grande révélation du film. Anne Marivin, Valérie Mairesse, Urbain Cancelier, Xavier Robic et Nicolas Marié complètent le casting et donnent de la profondeur et accentuent l'atmosphère du film.
Tu sauras mon fils est un grand film sur la passion des vignobles filmée avec élégance. Une superbe réflexion sur les rapports père-fils, l'éternel conflit oedipien... Le péché aussi est dans le vin.
Fiche Technique
Genre : Drame
Nationalité : Française
Réalisation : Gilles Legrand
Interprètes : Niels Arestrup, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais, Anne Marivin, Nicolas Bridet, Valérie Mairesse, Jean-Marc Roulot, Urbain Cancelier, Xavier Robic, Nicolas Marié, Helene de Saint-Père et Shirley Bousquet
Durée : 102 minutes
Année de production : 2010
Attachée de presse : Isabelle Sauvanon
Date de sortie : 24 août 2011
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