Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Mains armées, le 11 juillet 2012 au cinéma **

 

Mains armées, le 11 juillet 2012 au cinéma **

Mains armées de Pierre Jolivet

Synopsis


Lucas a 46 ans. Un grand flic, patron au trafic d'armes à Marseille.
Maya a 25 ans. Elle est jeune flic aux stups, à Paris.
Comme souvent, les armes croisent la drogue.
Et Lucas va croiser Maya. Pas forcément par hasard.
Flag, braquage, indics... leurs enquêtes vont s'entremêler.
Leurs vies aussi.
Parce que leur histoire a commencé bien longtemps avant leur rencontre...

L'Avis de Thibault

Depuis un certain temps, le Polar français ce porte bien : 36, Ne le dis à personne, Secret Défense, Pour Elle... Même dans les séries TV, comme Engrenage ou Braquo, la France estampille sa marque de fabrique et est devenu en Europe et dans le monde l'un des leaders de la production de Polar et de Thiller, habituellement, chasse gardé des américains. Mains Armées marque le retour de Pierre Jolivet au polar. Il n'avait rien réalisé dans le genre depuis Strictement Personnel, son tout premier film, il y a 27 ans.

Quelques 13 longs métrages plus tard, il signe un film ambitieux, complexe, qui mêle deux intrigues : une intrigue policière et une intrigue familiale. A vouloir faire un film soigné, réaliste et proche de la police, il oublie de nous apporter de l'émotion en voulant se prendre trop au sérieux dans ce film qui finalement reste fade et sans relief. Avec un manque évident de tension et d intensité tout au long du film, on ne parvient jamais à ressentir de l'appréhension pour les divers protagonistes qui peuvent parfois risquer leur vie dans certaines situations.

Mains armées nous catapulte au cœur d'une enquête de grande envergure avec en arrière-plan des retrouvailles familiales bien particulières. Arrestations, filatures, indics et aussi quelques arrangements à l'amiable sont de la partie. Le fait deretrouver un ancien flic (Simon Michaël) en tant que scénariste offre sans nul doute au film une certaine crédibilité et une authenticité sur certains éléments mais là l'histoire part dans tous les sens et s'emmêle les pinceaux. Il n'arrive pas à canaliser les deux intrigues, qui s'entrecroisent et essayent de cohabiter. L'une finissant par vampiriser l'autre. La relation père/fille est manifestement ce qui intéresse Jolivet mais il ne lui accorde pas suffisamment de place pour se développer. La relation entre le père et sa fille ne se résume qu'à de trop brèves échanges qui manquent réellement de nous convaincre. L'enquète, quant à elle manque d'intérêt et le film souffre de longueur. Voulant trop intellectualiser il se perd et nous perd dans une intrigue lente et laborieuse.

La fin du film est bâclée, parce qu'elle est sans fin. C'est le parfait reflet de l'ensemble, puisque aucune des intrigues développées n'aboutient. Est-ce la volonté du réalisateur ou n'avait-il plus le temps ou l'argent pour conclure son film comme il se doit ? La fin nous laisse sur une impression d'inachevée dans tous les sens du terme. Il est regrettable qu'on ne livre pas toutes les réponses aux questions que les actions et les personnages créent tout au long du film, comme si une suite était envisagée.

Après Une nuit, le polar de Philippe Lefebvre sorti en janvier 2012, Roschdy Zem persiste dans le film noir.  Avec le 5ème film chez Pierre Jolivet en 15 ans, il impressionne dans un nouveau rôle de flic et de père en devenir. Toujours aussi sobre, Roschdy Zem est toujours très bon dans ce registre de flic sévère et un peu perdu. Il retrouve Leïla Bekhti qui jouait sa sœur dans Mauvaise foi en 2006. Elle est très convaincante en fille rétive qui ne demande qu'à changer d'avis et en « fliquette » se faisant du mieux possible une place dans un univers encore très majoritairement masculin.  Elle est tout simplement époustouflante de vérité, avec son jeu à fleur de peau et plein de nuance, rappelant qu'elle n'a pas eu par hasard son César du meilleur espoir féminin 2011. Marc Lavoine n'arrive pas vraiment à trouver sa place. Sa prestation en personnage trouble est peu convaincante. Nicolas Bridet est remarquable en coéquipier. Maryline Canto, dans un rôle mineur, est très convaincante, comme à son habitude. Et Nicolas Marié en patron patelin est parfait.

Pour composer la musique de Mains armées, Pierre Jolivet a fait appel à son fils, Adrien Jolivet. Ce dernier et son ami Sacha Sieff avaient déjà co-signé la musique de Zim and co. en 2004. L'usage lourdingue et quasi promotionnel de la musique  est dérangeant.

Mains armées a beau être un film qui se base sur une enquête policière, c'est surtout l'histoire d'un père qui retrouve sa fille qu'il n'a jamais connue qui aurait pu être la trame profonde et bouleversante du film.On a beaucoup de bonnes intentions, quelques idées intéressantes, mais pour au final, pas grand-chose. Un policier qui manque de rythme et d'action, sans réel suspence. Pierre Jolivet est bien plus inspiré quand il s'attaque au social.

Fiche Technique

Genre : Policier

Nationalité : Française

Réalisation : Pierre Jolivet

Interprètes : Roschdy Zem, Leïla Bekhti, Marc Lavoine, Nicolas Bridet, Nina Meurisse, Eric Bougnon, Adrien Jolivet, Cyril Gueï, Simon-Pierre Boireau, Nicolas Marié, Marilyne Canto, Clementine Poidatz, Jonathan Cohen, Marc Robert, Bruno Debrandt, Gérard Meylan, Arben Bajraktaraj, Rasha Bukvic, Valentin Kalaj et Steve Kalfa

Durée : 105 minutes

Année de production : 2011

Attachés de presse : Jean-Pierre Vincent et Virginie Picat

Date de sortie : 11 juillet 2012

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02/09/2012
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