Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Hommage à Philippe Noiret décédé le 23 Novembre 2006 : biographie et filmographie



Le comédien Philippe Noiret, monstre sacré du cinéma français, s'est éteint le jeudi 23 novembre 2006. Il a succombé à une longue maladie, à l'âge de 76 ans.

Philippe Pierre Fernand Noiret naît le 1er octobre 1930 dans une famille de petite bourgeoisie de petits commerçants, et passe son enfance à Toulouse en Midi-Pyrénées, région à laquelle il reste très attaché. Son père, Pierre Georges Noiret est passionné de littérature, de textes d'auteurs et de poésie. Sa mère, Lucy Clémence Ghislaine Heirman, est femme au foyer.

Après avoir échoué plusieurs fois à son baccalauréat, Philippe Noiret prend des cours d'art dramatique et entre en 1953 au Théâtre National Populaire dirigé par Jean Vilar. Il y connaît la vie de troupe pendant sept ans, côtoie Gérard Philipe, interprète plus de quarante rôles et y rencontre l'actrice Monique Chaumette, qu'il épousera en 1962. Parallèlement, il forme un duo comique de cabaret avec Jean-Pierre Darras, loin des pièces classiques du TNP. À travers leurs personnages de Louis XIV et Racine, les deux comédiens se moquent des politiques de De Gaulle et Michel Debré ou André Malraux.

Il tient un premier rôle au cinéma en 1956 dans La Pointe courte d'Agnès Varda, où il remplace à la dernière minute Georges Wilson qui tombe malade et se désiste de son rôle. Mais doit attendre 1960 pour apparaître à nouveau sur grand écran dans Zazie dans le métro de Louis Malle. Il y joue le loufoque oncle Gabriel. Hormis son rôle de Bernard Desqueyroux dans Therese Desqueyroux de Georges Franju en 1962, Philippe Noiret enchaîne des seconds rôles sans percer jusqu'à La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau, en 1966. Mais c'est le personnage de paysan rêveur et bucolique d'Alexandre le Bienheureux, réalisé par Yves Robert, qui le fait remarquer des professionnels et du grand public en 1967, au point de pouvoir se consacrer exclusivement au cinéma et d'abandonner le théâtre. Deux ans plus tard, il tournera avec Alfred Hitchcock dans le film d'espionnage l'Étau, le second rôle de l'économiste Henri Jarré.

En 1969, il est Clerambard dans le film éponyme d'Yves Robert et François Lepic dans l'adaptation de Poil de Carotte d'Henri Graziani. Conscient qu'il ne tiendra jamais des rôles de jeune premier, le comédien enchaîne les apparitions en Monsieur Tout-le-monde comme dans La Vieille fille. Il n'hésite pas à bousculer son image avec des longs-métrages polémiques comme La Grande Bouffe de Marco Ferreri aux côtés de Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et son épouse Monique Chaumette, récit d'un suicide collectif par la nourriture qui provoque un véritable scandale à Cannes en 1973. Il se fait une spécialité des personnages de composition. Il reste fidèle à Yves Boisset (L' Attentat, Un taxi mauve), ou encore Philippe de Broca (Les Caprices de Marie, Tendre poulet, On a volé la cuisse de Jupiter).

Il continue une carrière parallèle en Italie avec Mes chers amis de Mario Monicelli, dont l'énorme succès le fait définitivement adopter par le public italien, Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri, le Désert des Tartares de Valerio Zurlini, Trois frères et Oublier Palerme de Francesco Rosi, La Famille d'Ettore Scola, Les Lunettes d'or de Guillermo Montaldo où il interprète un homosexuel à l'époque fasciste, puis Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore qui le rend internationalement célèbre et Le Facteur de Michael Radford où il campe le rôle du poète chilien Pablo Neruda, exilé en Italie pour protester contre la dictature de González Videla.

Philippe Noiret passe au statut de star hexagonale grâce à l'immense succès populaire du Vieux Fusil de Robert Enrico. Le personnage de Julien Dandieu lui vaut le César du Meilleur Acteur en 1976. Il retrouve Romy Schneider dans Une Femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre. Mais le comédien n'abandonne pas pour autant son goût de la composition, nuançant d'une pointe d'humanité ses rôles de salaud (Coup de torchon de Bertrand Tavernier), ou de perversité ses personnages de bourgeois honorables (Le Temoin de Jean Pierre Mocky).

Il rencontre Bertrand Tavernier qu'il aide à monter son premier film, L'Horloger de Saint-Paul. Il est Michel Descombes face à Jean Rochefort. S'en suit une longue collaboration et une grande complicité. Ils tournent ensemble neuf films, dont Que la fête commence où il campe Philippe d'Orléans, le Juge et l'Assassin dans lequel il incarne le juge Rousseau, Coup de torchon, Une semaine de vacances, La Vie et rien d'autre pour lequel Philippe Noiret reçoit son second César du meilleur acteur en 1990 et la Fille de d'Artagnan de 1994.

Il devient la figure incontournable des comédies françaises à succès dans les années 80 et 90 avec Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré. Il y interprete Igor Tataïev. Mais c'est surtout dans Les Ripoux de Claude Zidi, en 1984, qu'il connut un véritable triomphe. Il y joue René, un flic corrompu aux côtés de Thierry Lhermitte, Régine et Grace de Capitani dans les rôles de leurs compagnes prostituées. Le succès de ce film donne lieu cinq ans plus tard à une suite intitulée Ripoux contre ripoux, et le tandem de flics remettra le couvert en 2003 pour Ripoux 3, du même réalisateur.

En 1987, il est Christian Legagneur dans Masques de Claude Chabrol. Il joue dans la grande fresque historique aux côtés de Sophie Marceau, Lambert Wilson et Stéphane Freiss : Chouans de Philippe de Broca. Il y incarne Savinien de Kerfadec. Puis, on le retrouve chez Claude Berri dans Uranus et chez André Téchiné dans J'embrasse pas. Patrice Leconte l'engage dans Tango en 1993 où il joue le rôle de L'élégant. Fidèle, il le retrouvera trois ans plus tard pour Les Grands Ducs aux côtés de Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Sous la direction de Michel Blanc, il interprète son propre rôle dans Grosse Fatigue. Il enchaine avec l'un des derniers films de Gérard Oury : Fantôme avec chauffeur. Il y devient Philippe Bruneau-Tessier aux côtés de Gérard Jugnot.

Philippe Noiret remonte sur les planches en 1997 dans Les Cotelettes de Bertrand Blier puis joue dans l'adaptation cinématographique de la pièce en 2003, toujours signée Blier. Mais c'est en jouant la même année le rôle d'un père tendre et maladroit sous la direction de Michel Boujenah dans Père et fils qu'il renoue, à 73 ans, avec le succès. En 2005, il est à l'affiche de la comédie policière de Stéphan Guérin-Tillié : Edy, portée par François Berléand. Le dernier rôle d'une carrière énorme, marquée par près de 150 films, deux César, deux David di Donatello et un BAFTA. On le retrouvera en 2007 dans Trois amis de Michel Boujenah.

Filmographie complète de Philippe Noiret avec mes notes sur 20

3 Amis (2007), de Michel Boujenah 16

Edy (2005), de Stéphan Guérin-Tillié 12

Ripoux 3 (2003), de Claude Zidi 13


Le Chien, le général et les oiseaux (2003), de Francis Nielsen

Père et fils (2003), de Michel Boujenah 15

Les Côtelettes (2003), de Bertrand Blier 8


Un honnête commerçant (2001), de Philippe Blasband

Le Pique-nique de Lulu Kreutz (2000), de Didier Martiny

La Vie silencieuse de Marianna Ucria (1997), de Roberto Faenza

Soleil (1997), de Roger Hanin 16

Les Palmes de M. Schutz (1997), de Claude Pinoteau 15


Coeur de dragon (1996), de Rob Cohen

Fantome avec chauffeur (1996), de Gérard Oury 12

Les Grands ducs (1996), de Patrice Leconte 14


Les Milles (1995), de Sebastien Grall

Le Roi de Paris (1995), de Dominique Maillet

La Fille de d'Artagnan (1994), de Bertrand Tavernier 15

Grosse fatigue (1994), de Michel Blanc 16


Le Facteur (1994), de Michael Radford

Tango (1993), de Patrice Leconte 15

Max et Jérémie (1992), de Claire Devers

Nous deux (1992), de Henri Graziani

J'embrasse pas (1991), de André Téchiné

Contre l'oubli (1991), de Patrice Chéreau

Rossini ! Rossini ! (1991), de Mario Monicelli

Le Dimanche de préférence (1991), de Giuseppe Tornatore

Uranus (1990), de Claude Berri 16

Ripoux contre ripoux (1990), de Claude Zidi 14


Faux et usage de faux (1990), de Laurent Heynemann

Nuovo cinema Paradiso (1989), de Giuseppe Tornatore

La Vie et rien d'autre (1989), de Bertrand Tavernier

Oublier Palerme (1989), de Francesco Rosi

Le Retour des mousquetaires (1989), de Richard Lester

Chouans ! (1988), de Philippe de Broca 16

Toscanini (1988), de Franco Zeffirelli

Masques (1987), de Claude Chabrol 16

Les Lunettes d'or (1987), de Giuliano Montaldo

L'Homme qui plantait des arbres (1987), de Frederic Back

Noyade interdite (1987), de Pierre Granier-Deferre

Twist again à Moscou (1986), de Jean-Marie Poiré 15

Pourvu que ce soit une fille (1986), de Mario Monicelli

La Famille (1986), de Ettore Scola

La Femme secrète (1986), de Sebastien Grall

Le Quatrième pouvoir (1985), de Serge Leroy

Les Rois du gag (1985), de Claude Zidi

L'Eté prochain (1985), de Nadine Trintignant

Autour de minuit (1985), de Bertrand Tavernier

Souvenirs, souvenirs (1984), de Ariel Zeitoun

Les Ripoux (1984), de Claude Zidi 16

Fort Saganne (1984), de Alain Corneau

Qualcosa di biondo (1984), de Maurizio Ponzi

Le Grand carnaval (1983), de Alexandre Arcady

L'Africain (1983), de Philippe de Broca

L'Ami de Vincent (1983), de Pierre Granier-Deferre

L'Etoile du Nord (1982), de Pierre Granier-Deferre

Coup de torchon (1981), de Bertrand Tavernier

Trois freres (1981), de Francesco Rosi

Il faut tuer Birgit Haas (1981), de Laurent Heynemann

Pile ou face (1980), de Robert Enrico

Une semaine de vacances (1980), de Bertrand Tavernier

On a volé la cuisse de Jupiter (1980), de Philippe de Broca

Rue du Pied de Grue (1979), de Grand-Jouan

La Grande cuisine (1978), de Ted Kotcheff

Une Femme à sa fenêtre (1978), de Pierre Granier-Deferre

Tendre poulet (1978), de Philippe de Broca

Le Témoin (1978), de Jean-Pierre Mocky

Deux bonnes pates (1978), de Sergio Citti

Un Taxi mauve (1977), de Yves Boisset

La Barricade du point du jour (1977), de René Richon

Monsieur Albert (1976), de Jacques Renard

Le Juge et l'Assassin (1976), de Bertrand Tavernier 17

Le Desert des Tartares (1976), de Valerio Zurlini

Le Vieux fusil (1975), de Robert Enrico 18

Que la fête commence (1975), de Bertrand Tavernier 14


Mes chers amis (1975), de Mario Monicelli

L'Horloger de Saint-Paul (1974), de Bertrand Tavernier 15

Le Jeu avec le feu (1974), de Alain Robbe-Grillet

Le Secret (1974), de Robert Enrico

Le Serpent (1973), de Henri Verneuil

La Grande bouffe (1973), de Marco Ferreri

Les Gaspards (1973), de Pierre Tchernia

Touche pas à la femme blanche (1973), de Marco Ferreri

L'Attentat (1972), de Yves Boisset

Poil de Carotte (1972), de Henri Graziani

La Mandarine (1971), de Edouard Molinaro

La Vieille fille (1971), de Jean-Pierre Blanc

La Guerre de Murphy (1971), de Peter Yates

Les Aveux les plus doux (1971), de Edouard Molinaro

Le Temps d'aimer (1971), de Christopher Miles

Mister Freedom (1969), de William Klein

Clerambard (1969), de Yves Robert

L'Etau (1969), de Alfred Hitchcock

Justine (1969), de George Cukor

Les Caprices de Marie (1969), de Philippe de Broca

Alexandre le Bienheureux (1967), de Yves Robert

L'Une et l'autre (1967), de René Allio

Sept fois Femme (1967), de Vittorio De Sica

La Nuit des généraux (1967), de Anatole Litvak

Le Voyage du père (1966), de Denys de La Patellière

Tendre voyou (1966), de Jean Becker

La Vie de château (1966), de Jean-Paul Rappeneau

Qui êtes-vous Polly Maggoo ? (1966), de William Klein

Les Sultans (1966), de Jean Delannoy

Les Copains (1965), de Yves Robert

Lady L (1965), de Peter Ustinov

Cyrano et d'Artagnan (1964), de Abel Gance

Les Amoureux du France (1964), de Pierre Grimblat

Monsieur (1964), de Jean-Paul Le Chanois

Clémentine chérie (1963), de Pierre Chevalier (II)

La Porteuse de pain (1963), de Maurice Cloche

Le Crime ne paie pas (1962), de Gérard Oury

Balade pour un voyou (1962), de Jean-Claude Bonnardot

Thérèse Desqueyroux (1962), de Georges Franju

Le Capitaine Fracasse (1961), de Pierre Gaspard-Huit

Les Amours celebres (1961), de Michel Boisrond

Tout l'or du monde (1961), de René Clair

Le Rendez-vous (1961), de Jean Delannoy

Zazie dans le métro (1960), de Louis Malle

Ravissante (1960), de Robert Lamoureux

La Pointe courte (1954), de Agnès Varda

L'Agence matrimoniale (1952), de Jean-Paul Le Chanois


22/06/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 28 autres membres