La Piel que Habito, le 17 décembre 2011 en DVD ****
La Piel que Habito de Pedro Almodóvar
Synopsis
Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d'une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu'interne, dont est victime l'organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu'offre la thérapie cellulaire.
Outre les années de recherche et d'expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l'ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia, la femme qui s'est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye...
L'Avis de Thibault
Pedro Almodóvar a librement adapté Mygale, un roman de Thierry Jonquet pour modeler une intrigue sur la métamorphose qui tient à la fois du film de vengeance et du film d'horreur. Pedro Almodóvar insiste sur la cruauté et l'ampleur prise par la vengeance du chirurgien. C'est la deuxième fois qu'il s'appuie sur un oeuvre littéraire, après En chair et en os, d'après une nouvelle de Ruth Rendell, en 1997.
Voir un film d' Almodóvar est toujours fascinant car on peut voir qu'il est un vrai auteur. Le metteur en scène espagnol n'omet aucun de ses thèmes de prédilection : la culpabilité matrimoniale, la dissection kaléidoscopique de l'âme humaine et la sensualité. Il décline en mode thriller fantastique ses habituelles obsessions. Almodóvar privilégie l'action au psychologisme.
Le sentiment de malaise est croissant, bien que la tension qui réside dans l'atmosphère annonce dès le début que le scénario à ce goût malsain mais fascinant. La relation entre bourreau et victime passe par des étapes pleines de surprises et d'inventions dans un climat vénéneux et suffocant.
Le maître est au sommet de son art dans la réalisation et la narration parfois déroutante à souhait.
Passé un coup de théâtre imprévisible, dévoilé avec une gestion habile du suspense et du temps, le récit change la donne, les personnages tombent le masque et les rôles se brouillent : qui se venge de qui ? Qui est la victime ? Que restera-t-il une fois la vengeance assouvie ? Au fur et à mesure que l'intrigue se dévoile, toutes les implications qu'elle entraîne s'emboîtent et rendent l'histoire bouleversante. C'est un film qui fait réfléchir d'un point de vue émotionnel, éthique et scientifique.
Les décors sont froids et un peu déshumanisés, bien à l'image de l'ambiance générale. Le masque porté par le personnage de Vera est une référence directe au film français de 1959, Les Yeux sans visage. La musique d'Alberto Iglesias est magnifique et très prenante.
Antonio Banderas en beau ténébreux tourmenté et vengeur retrouve Pedro Almodóvar avec qui il n'avait plus tourné depuis Attache-moi ! en 1989. Loin des quelques navets hollywoodiens qu'il a tourné entre temps, il est glaçant de froideur en néo-Frankenstein chirurgien esthétique. Le rôle de Vera devait être tenu par Penelope Cruz qui a préféré aller se noyer dans les Caraïbes avec les pirates. On retrouve en lieu et place la charmante Elena Anaya. Déjà à l'affiche de A bout portant de Fred Cavayé, l'actrice est sublime en cobaye désemparé. Tout comme Antonio Banderas, une autre habituée des films de Pedro Almodóvar fait ici son grand retour : Marisa Paredes. Cette dernière qui avait déjà tourné dans Talons Aiguilles, Tout sur ma mère et Parle avec elle, rejoue littéralement une scène marquante et clownesque de Rossy De Palma dans Kika.
Le maitre ibérique nous surprend avec cette incursion réussie dans le film de genre : le thriller. Sombre et inquiétant.
Fiche Technique
Genre : Thriller , Drame
Nationalité : Espagnole
Réalisation : Pedro Almodóvar
Interprètes : Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes, Jan Cornet, Roberto Álamo, Blanca Suárez, Eduard Fernàndez, José Luis Gómez, Bárbara Lennie, Susi Sánchez, Fernando Cayo, Teresa Manresa, Isabel Blanco, Jordi Vilalta, David Vila Vieites, Sheyla Fariña, Guillermo Carbajo, Violaine Estérez, Ana Mena et Virginia Buika
Durée : 117 minutes
Année de production : 2011
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Attachées de presse : Alexandra Schamis et Sandra Cornevaux
Date de sortie : 17 août 2011
Vous devriez aussi aimer : Attache-moi !, L'Echange ...
Synopsis
Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d'une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu'interne, dont est victime l'organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu'offre la thérapie cellulaire.
Outre les années de recherche et d'expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l'ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia, la femme qui s'est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye...
L'Avis de Thibault
Pedro Almodóvar a librement adapté Mygale, un roman de Thierry Jonquet pour modeler une intrigue sur la métamorphose qui tient à la fois du film de vengeance et du film d'horreur. Pedro Almodóvar insiste sur la cruauté et l'ampleur prise par la vengeance du chirurgien. C'est la deuxième fois qu'il s'appuie sur un oeuvre littéraire, après En chair et en os, d'après une nouvelle de Ruth Rendell, en 1997.
Voir un film d' Almodóvar est toujours fascinant car on peut voir qu'il est un vrai auteur. Le metteur en scène espagnol n'omet aucun de ses thèmes de prédilection : la culpabilité matrimoniale, la dissection kaléidoscopique de l'âme humaine et la sensualité. Il décline en mode thriller fantastique ses habituelles obsessions. Almodóvar privilégie l'action au psychologisme.
Le sentiment de malaise est croissant, bien que la tension qui réside dans l'atmosphère annonce dès le début que le scénario à ce goût malsain mais fascinant. La relation entre bourreau et victime passe par des étapes pleines de surprises et d'inventions dans un climat vénéneux et suffocant.
Le maître est au sommet de son art dans la réalisation et la narration parfois déroutante à souhait.
Passé un coup de théâtre imprévisible, dévoilé avec une gestion habile du suspense et du temps, le récit change la donne, les personnages tombent le masque et les rôles se brouillent : qui se venge de qui ? Qui est la victime ? Que restera-t-il une fois la vengeance assouvie ? Au fur et à mesure que l'intrigue se dévoile, toutes les implications qu'elle entraîne s'emboîtent et rendent l'histoire bouleversante. C'est un film qui fait réfléchir d'un point de vue émotionnel, éthique et scientifique.
Les décors sont froids et un peu déshumanisés, bien à l'image de l'ambiance générale. Le masque porté par le personnage de Vera est une référence directe au film français de 1959, Les Yeux sans visage. La musique d'Alberto Iglesias est magnifique et très prenante.
Antonio Banderas en beau ténébreux tourmenté et vengeur retrouve Pedro Almodóvar avec qui il n'avait plus tourné depuis Attache-moi ! en 1989. Loin des quelques navets hollywoodiens qu'il a tourné entre temps, il est glaçant de froideur en néo-Frankenstein chirurgien esthétique. Le rôle de Vera devait être tenu par Penelope Cruz qui a préféré aller se noyer dans les Caraïbes avec les pirates. On retrouve en lieu et place la charmante Elena Anaya. Déjà à l'affiche de A bout portant de Fred Cavayé, l'actrice est sublime en cobaye désemparé. Tout comme Antonio Banderas, une autre habituée des films de Pedro Almodóvar fait ici son grand retour : Marisa Paredes. Cette dernière qui avait déjà tourné dans Talons Aiguilles, Tout sur ma mère et Parle avec elle, rejoue littéralement une scène marquante et clownesque de Rossy De Palma dans Kika.
Le maitre ibérique nous surprend avec cette incursion réussie dans le film de genre : le thriller. Sombre et inquiétant.
Fiche Technique
Genre : Thriller , Drame
Nationalité : Espagnole
Réalisation : Pedro Almodóvar
Interprètes : Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes, Jan Cornet, Roberto Álamo, Blanca Suárez, Eduard Fernàndez, José Luis Gómez, Bárbara Lennie, Susi Sánchez, Fernando Cayo, Teresa Manresa, Isabel Blanco, Jordi Vilalta, David Vila Vieites, Sheyla Fariña, Guillermo Carbajo, Violaine Estérez, Ana Mena et Virginia Buika
Durée : 117 minutes
Année de production : 2011
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Attachées de presse : Alexandra Schamis et Sandra Cornevaux
Date de sortie : 17 août 2011
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