Le cinéma de Thibault

Cyprien de David Charhon

Synopsis

A 35 ans, toujours puceau, Cyprien est un garçon timide et mal dans sa peau dont la vie n'a rien à voir avec celle des mannequins qui peuplent les pages de Dress Code, le magazine de mode pour lequel il travaille comme responsable informatique. Cyprien aime les ordinateurs, Retour vers le futur, les ordinateurs, les jeux vidéos en réseau, les ordinateurs, ses potes du cybercafé, et surtout les ordinateurs. Il est bien gentil, mais les filles pour lui, c'est comme achever le dernier monstre du dernier niveau du plus dur des jeux vidéos sans manettes : un rêve inaccessible.
Lorsque Cyprien perd son job, sa vie s'effondre. Mais c'est sans compter sur un petit coup de pouce du destin... Il va en effet découvrir un déodorant magique qui le transforme en beau gosse ultime et irrésistible en quelques pschitts. La chance va peut-être enfin lui sourire...

L'avis de Thibault

Cyprien, looser incontrôlable, est le prototype même du geek en puissance. Le bigleux est calé en informatique et écoute à tue-tête When the rain begins to fall, hymne des années 80. Avec ses trois potes aussi déjantés que lui, adulescents indécrottables, il est le roi des séries et des films cultes des années 80.

La perspective de voir Cyprien sortir du photomaton des petites annonces pour le grand écran était aussi alléchante qu'intrigante. Comment faire un film crédible sur un personnage sympathique mais hyper caricatural ?

Avec le principe de la transformation physique, hérité de chez Jerry Lewis avec son Docteur Jekyll et Mister Love, le scénario trébuche sur tous les poncifs. Les rebondissements sont pitoyables. Ses mésaventures avec le déodorant magique qui lui donne l'apparence d'un playboy est ratée.

Cette comédie poussive et consternante, où l'art du gag laisse place à une accumulation de n'importe quoi censé pallier le manque d'inventivité comique. La comédie tombe à plat à chaque tentative d'humour. Malgré la masse de clichés sur lesquels le film repose, aucun n'est exploité correctement car le film essaie d'éviter la vulgarité. Lorsque l'on veut lutter contre la discrimination sociale et qu'on essaye de faire passer un message concret pour un arrêt des préjugés, on évite de ressortir une panoplie de clichés plus grotesques les uns que les autres où l'ironie n'a aucun pouvoir de persuasion.

Le réalisateur se réclame de Paul Thomas Anderson. Mais il n'en ressort qu'un talent digne d'un sous Max Pecas.

Les personnages secondaires sont inintéressants et mal joués. Kiki, joué par Vincent Desagnat est aussi une ébauche; il n'est pas construit, il est juste gaguesque, un faire valoir.... Mouloud Achour repousse les limites du mauvais jeu. Et que dire de Laurent Stocker, si subtil dans Ensemble c'est tout ou Le code a changé. Ici, il en fait des tonnes et souvent des mauvaises, en campant un badguy auquel on ne croit absolument pas malgré une ou deux bonnes vannes. Après l'excellent Un conte de noël, que vient faire Catherine Deneuve dans cette galère ? Seule bonne surprise du film Léa Drucker s'en tire très bien. Elle est étincelante malgré un personnage qui n'est pas assez construit, elle va dans le sens de Cyprien, c'est le seul personnage qui va se rapprocher de lui mais ce rapprochement est basé sur quoi ?

Eli Semoun n'a toujours pas son succès au cinéma... N'est pas Dany Boon qui veut !

Fiche technique

Genre : Comédie

Nationalité : Française

Réalisation : David Charhon

Casting : Elie Semoun, Léa Drucker, Laurent Stocker, Vincent Desagnat, Elisa Tovati, Catherine Deneuve, Elise Otzenberger, Mouloud Achour, Jean-Michel Lahmi, Julie de Bona, Cécile Breccia, Odile Vuillemin, Maxime Motte, Stéphane Custers, Marianne Borgo, David Charhon, Clémence Gabriel, Mauricette Gourdon, Serge Larivière, Christophe Leothier, François Lescurat, Brigitte Lo Cicero, Thibault de Lussy, Gerald N'Guyen, Julie Nicolet, Laurence Porteil, Christophe Vassort et Marc Zhu

Durée : 98 minutes

Année de production : 2008

Date de sortie : 25 Février 2009

N° de visa : 117827