Le cinéma de Thibault

Nuit blanche de Frédéric Jardin

Synopsis

Un flic dérobe un gros sac de cocaïne à des trafiquants, mais il est identifié au cours de l'opération. Les truands prennent alors son fils en otage. Vincent doit faire l'échange - son fils contre le sac - dans une immense boîte de nuit tenue par les mafieux. La nuit qui commence sera la plus longue de sa vie et peut-être même la dernière.

L'Avis de Thibault

Le réalisateur Frédéric Jardin signe, avec Nuit blanche, son grand retour derrière la caméra, sans Edouard Baer. Le cinéaste ne s'était pas essayé à la réalisation depuis Cravate club en 2002.

Le réalisateur confirme sa passion dévorante du huis-clos. Après Cravate club et Les Frères Soeur dont les histoires se déroulent déjà dans des espaces confinés, il réitère le coup avec ce film ayant pour principal décor une boîte de nuit.

La première scène du film, un braquage au petit matin dans une rue parisienne, annonce quelque chose de sympathique. Et pourtant... Le scénario, écrit par Olivier Douyère (Scènes de crime) et Nicolas Saada (Espion(s)), est un peu embrouillé et ne tient pas la route, en ce sens qu'on ne sait pas très bien qui est ripoux ou non. Ca manque drôlement de clarté... Bien que plausible sur papier, le synopsis se révèle quand même assez irréaliste sur les bords. Ça va commencer rapidement par une histoire de sac de drogue que le personnage de Tomer Sisley va planquer pour découvrir quelques temps plus tard qu'il n'y est plus. La vie de son fils étant en jeu, il va devoir rapidement trouver une solution. Les dialogues sont inintéressants. On est bien loin des productions américaines... C'est un fait. Et un certain Fred Cavayé a pondu deux morceaux de bravoure extraordinaire qui semble filer des complexes à tout le monde. Nuit Blanche souffre de la comparaison avec Pour elle et A Bout portant.

Tout le film se déroule dans une boite de nuit qui semble de la taille d'un hypermarché, ou les méchants et le gentil jouent aux chats et à la souris. Le vacarme assourdissant de la discothèque devient rapidement insupportable. La boite de nuit ressemble plus à un labyrinthe ou se trouve un restaurant avec des clients en plein milieu de la nuit. Tout ne fonctionne pas. Entre la flic qui se fait balader, le ripoux, le vieux gangster, le voyou plus moderne et les hommes de main, on navigue au milieu d'archétypes peu évolutifs.

Les acteurs sont d'un bas niveau. Le seul à s'en sortir vraiment bien est Tomer Sisley car il est loin d'être monolithique et se dévoile peu à peu sous un nouveau jour. Il porte le film sur ses épaules. Serge Riaboukine remplace au dernier moment Gilles Cohen pour camper le patron de la boîte de nuit. Le comédien est pathétique. Après un premier rôle-phare dans Neuilly sa mère !, Samir Seghir incarne le fils de Vincent. Bonjour l'ambiance noire et violente de Nuit blanche ! Malheureusement, il fait trop petite racaille pour rendre son personnage attachant. Après avoir campé le rôle du méchant dans Gardiens de l'ordre, Julien Boisselier endosse la cape du flic ripoux. Mais tout est attendu. Joey Starr n'est qu'une caricature de sa propre caricature.

Malgré le potentiel commercial du film, Nuit blanche semble avoir été sous exposé, probablement victime de la concurrence (Twilight - Chapitre 4 : Révélation 1ère partie, Intouchables), dans les salles de la capitale. Un remake du film a déjà été annoncé outre-atlantique avant même sa sortie française. Nuit Blanche est une déception. Dommage.

Fiche Technique

Genre : Thriller

Nationalité : Française, Belge et Luxembourgeoise

Réalisation : Frédéric Jardin

Interprètes : Tomer Sisley, Julien Boisselier, Joey Starr, Serge Riaboukine, Laurent Stocker, Lizzie Brocheré, Samy Seghir, Birol Ünel, Dominique Bettenfeld et Adel Bencherif

Durée : 98 minutes

Année de production : 2011

Attachés de presse : Laurent Renard et Leslie Ricci

Date de sortie : 16 novembre 2011

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