La tourneuse de pages de Denis Dercourt
Synopsis
Fille de bouchers dans une petite ville de province, Mélanie, âgée d'une dizaine d'années, semble avoir un don particulier pour le piano. Elle tente le concours d'entrée au conservatoire mais échoue, fortement perturbée par l'attitude désinvolte de la présidente du jury, une pianiste reconnue. Profondément déçue, Mélanie abandonne le piano.
Une dizaine d'années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire dans un grand cabinet d'avocats dont le PDG, M. Fouchécourt, se trouve être le mari de cette femme qui a certainement changé le cours de sa vie. Très vite, Mélanie se fait remarquer pour son sens de l'organisation et son dévouement par M. Fouchécourt qui la recrute à son domicile pour veiller sur son fils. La rencontre avec Mme Fouchécourt, toujours pianiste, se passe merveilleusement bien puisque Mélanie se montre très sensible à la musique et devient sa tourneuse de pages...
L'Avis de Thibault
La vengeance est un plat qui se mange froid. Ce plat, Mélanie le savoure. Voila une jeune fille qui n'a pas pardonné et qui monte une vengeance soignée. Sa vengeance sera terrible puisqu'elle se venge de la pire des façons. Mais ira-t-elle jusqu'au bout et comment ?
Denis Dercourt, lui-même compositeur, nous conte un drame humain d'humiliation et de vengeance où chaque note de musique soutient l'émotion inquiète et subtile.
Il nous offre une œuvre qui s'apparente fort bien au cinéma de Claude Chabrol. Personnages bourgeois au cœur d'une ambiance troublante, où l'aspect psychologique règne en permanence. Bel objet que cet instrument cinématographique tout en nuances et en retenue. Un film qui a donné une nouvelle façon de montrer la vengeance au cinéma. Mélanie ne se venge pas de la mort de quelqu'un et ne tue personne, et pourtant... Une histoire originale menée avec suspens dans une ambiance mystérieuse. La tension est palpable, et l'intérêt va crescendo. Le jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux femmes est remarquable. Le dénouement du film est assez inattendu...
Le scénario est bien ficelé, l'affectif du spectateur bascule d'abord vers Mélanie, au départ, désigne Ariane comme bourreau, puis au fur et à mesure tout rebascule. Mélanie est rongée psychologiquement par l'échec vécu dans son enfance. Il s'agit d'une lutte contre elle-même, qui se traduit par une recherche perpétuelle de la perfection.
Ce huis-clos n'est pas sans rappeler les films de Chabrol lorsqu'il dépeint dans toute leur crudité et leur mesquinerie, certains milieux de province.
Catherine Frot, en femme fragilisée par un traumatisme et à la merci du moindre incident et du moindre trouble, est magistrale comme à son habitude dans un rôle un peu loin de ceux auxquels elle est habituée. Déborah François est des plus impressionnantes avec son visage de glace qui fait froid dans le dos. C'est la révélation du film, dans tous les plans elle rayonne. Tout passe dans son regard, son attitude, sa manière de marcher. Ensemble, elles développent tout en finesse une relation intense et ambigüe.
Jérôme Lemonnier, le compositeur du film, parvient à faire de la musique du film et de son silence un personnage à part entière. Elles sont profondes, étouffantes, mystérieuses, sévères et ne laisse aucune place aux concessions. Elles retranscrivent parfaitement les caractères soit ambigus ou désespérés des personnages.
Du début à la fin, toutes les notes y sont!! L'harmonie de l'horreur... La tourneuse de pages est un film vénéneux, glacial et subtil.
Fiche technique
Genre : Drame
Nationalité : Française
Réalisation : Denis Dercourt
Casting : Catherine Frot, Déborah François, Pascal Greggory, Clotilde Mollet, Xavier de Guillebon, Christine Citti, Jacques Bonnaffé, Antoine Martynciow, Julie Richalet et Martine Chevallier
Durée : 85 min.
Année de production : 2006
Date de sortie : 09 Août 2006
Box Office France : 724 902 entrées
N° de visa : 111609
Synopsis
Fille de bouchers dans une petite ville de province, Mélanie, âgée d'une dizaine d'années, semble avoir un don particulier pour le piano. Elle tente le concours d'entrée au conservatoire mais échoue, fortement perturbée par l'attitude désinvolte de la présidente du jury, une pianiste reconnue. Profondément déçue, Mélanie abandonne le piano.
Une dizaine d'années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire dans un grand cabinet d'avocats dont le PDG, M. Fouchécourt, se trouve être le mari de cette femme qui a certainement changé le cours de sa vie. Très vite, Mélanie se fait remarquer pour son sens de l'organisation et son dévouement par M. Fouchécourt qui la recrute à son domicile pour veiller sur son fils. La rencontre avec Mme Fouchécourt, toujours pianiste, se passe merveilleusement bien puisque Mélanie se montre très sensible à la musique et devient sa tourneuse de pages...
L'Avis de Thibault
La vengeance est un plat qui se mange froid. Ce plat, Mélanie le savoure. Voila une jeune fille qui n'a pas pardonné et qui monte une vengeance soignée. Sa vengeance sera terrible puisqu'elle se venge de la pire des façons. Mais ira-t-elle jusqu'au bout et comment ?
Denis Dercourt, lui-même compositeur, nous conte un drame humain d'humiliation et de vengeance où chaque note de musique soutient l'émotion inquiète et subtile.
Il nous offre une œuvre qui s'apparente fort bien au cinéma de Claude Chabrol. Personnages bourgeois au cœur d'une ambiance troublante, où l'aspect psychologique règne en permanence. Bel objet que cet instrument cinématographique tout en nuances et en retenue. Un film qui a donné une nouvelle façon de montrer la vengeance au cinéma. Mélanie ne se venge pas de la mort de quelqu'un et ne tue personne, et pourtant... Une histoire originale menée avec suspens dans une ambiance mystérieuse. La tension est palpable, et l'intérêt va crescendo. Le jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux femmes est remarquable. Le dénouement du film est assez inattendu...
Le scénario est bien ficelé, l'affectif du spectateur bascule d'abord vers Mélanie, au départ, désigne Ariane comme bourreau, puis au fur et à mesure tout rebascule. Mélanie est rongée psychologiquement par l'échec vécu dans son enfance. Il s'agit d'une lutte contre elle-même, qui se traduit par une recherche perpétuelle de la perfection.
Ce huis-clos n'est pas sans rappeler les films de Chabrol lorsqu'il dépeint dans toute leur crudité et leur mesquinerie, certains milieux de province.
Catherine Frot, en femme fragilisée par un traumatisme et à la merci du moindre incident et du moindre trouble, est magistrale comme à son habitude dans un rôle un peu loin de ceux auxquels elle est habituée. Déborah François est des plus impressionnantes avec son visage de glace qui fait froid dans le dos. C'est la révélation du film, dans tous les plans elle rayonne. Tout passe dans son regard, son attitude, sa manière de marcher. Ensemble, elles développent tout en finesse une relation intense et ambigüe.
Jérôme Lemonnier, le compositeur du film, parvient à faire de la musique du film et de son silence un personnage à part entière. Elles sont profondes, étouffantes, mystérieuses, sévères et ne laisse aucune place aux concessions. Elles retranscrivent parfaitement les caractères soit ambigus ou désespérés des personnages.
Du début à la fin, toutes les notes y sont!! L'harmonie de l'horreur... La tourneuse de pages est un film vénéneux, glacial et subtil.
Fiche technique
Genre : Drame
Nationalité : Française
Réalisation : Denis Dercourt
Casting : Catherine Frot, Déborah François, Pascal Greggory, Clotilde Mollet, Xavier de Guillebon, Christine Citti, Jacques Bonnaffé, Antoine Martynciow, Julie Richalet et Martine Chevallier
Durée : 85 min.
Année de production : 2006
Date de sortie : 09 Août 2006
Box Office France : 724 902 entrées
N° de visa : 111609