Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Poupoupidou, le 18 mai 2011 en DVD ***

Poupoupidou, le 12 janvier au cinéma ***

Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu

Synopsis


Il est parisien et l'auteur de polars à succès. Elle est l'effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu'elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe... Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d'inspiration et elle déjà morte. “Suicide probable aux somnifères” conclue la gendarmerie. David Rousseau n'y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir l'inspiration pour un nouveau roman...

L'Avis de Thibault

Après Avril, Gérald Hustache-Mathieu revient avec la première excellente surprise de ce début d'année, une comédie dramatique réjouissante. Il fallait oser : aborder le mythe Marilyn Monroe, placer la scène à Mouthe, dans une ancienne biscuiterie au fin fond du Jura...

En quittant en plein hiver Mouthe, réputée la localité la plus froide de France, où il venait de recueillir le legs d'un oncle facétieux, David Rousseau croise Candice Lecoeur.... dont on charge le cadavre dans une ambulance. Brève rencontre, donc. Il peine à démarrer un nouveau roman et va retrouver l'inspiration, à travers sa mort et l'enquête qu'il va mener sur les circonstances de son décès. C'est en relisant, les carnets intimes de Candice que David va s'attacher au personnage, tenter de le comprendre, de l'appréhender et de lever le voile sur ce qui pourrait être un immense complot meurtrier. Il va se retrouver au milieu d'un enchevêtrement complexe et sombre dont il deviendra rapidement l'un des protagonistes le plus influent.

Les similitudes du destin de cette Marylin provinciale avec celui de l'icône du cinéma américain, pimente le récit et légitime nombres de références. Son parallèle est osé, très drôle à certains moments et permet surtout d'offrir un fond, une intrigue qui tient le coup. Ici on trouve une idée de scénario et la volonté de coller à un imaginaire hollywoodien dans la banalité d'un village jurassien. Soit Mouthe, charmante bourgade où il fait très froid et où la neige recouvre entièrement votre voiture en seulement une nuit. Le scénario est malin, construisant une histoire en flash-backs, fait rencontrer à distance deux êtres solitaires. L'humour, omniprésent, fait d'autant plus mouche qu'il est distillé par petites touches discrètes. La mise en scène est finalement astucieuse : lier ses personnages français à des correspondances de l'histoire américaine, et de parsemer le film de clins d'œil à la cinématographie récente. Les clins d'œil et les hommages sont nombreux. La réalisation de Gerald Hustache-Mathieu n'est pas sans rappeler le Fargo des frères Coen, tant par ses décors hivernaux sauvages et isolés que par ses personnages faussement naïfs et lissés.

C'est une vrai enquête qu'il mène, prenante, angoissante, avec pour décor, les longues routes enneigés faisant transparaitre une atmosphère troublante, empreinte d'une impossibilité à véritablement définir ce qui est et ce qui n'est pas. L'émotion monte au fur et à mesure que l'on découvre l'intrigue.

Dans Poupoupidou, Gérald Hustache-Mathieu dirige à nouveau son actrice fétiche Sophie Quinton, qui avait déjà joué dans son premier long métrage, Avril, en 2006 ainsi que dans ses deux courts métrages, Peau de vache en 2001 et La Chatte andalouse en 2002. Elle incarne avec finesse cette Marilyn franc-comtoise, sensuelle, fragile et sensible. Enfin un très beau rôle pour une actrice discrète mais talentueuse. Jean-Paul Rouve est comme à son habitude succulent. Il est remarquable en James Ellroy du pauvre, enquêteur malgré lui dans les paysages enneigés de Mouthe. Le comédien se bonifie vraiment avec l'âge. Tout en sobriété et retenue, il glisse des vannes sans trop appuyer sur la corde. On retrouve Guillaume Gouix (Copacabana) dans un rôle un brin ambigu du gendarme qui va aider secrètement à l'enquête du héros. Un jeune acteur prometteur. Avec également les excellents Olivier Rabourdin, Eric Ruf, Antoine Chappey et Joséphine de Meaux.

Alliant, humour, noirceur, suspens et mélancolie, Poupoupidou est une vraie réussite portée par une vraie idée de scénario menée à son terme et un talent certain pour la mise en scène. Le film manque parfois de rythme, mais séduit par son atmosphère inquiétante et quelques scènes à la lisière de l'absurde. Qui est le coupable?

Fiche Technique

Genre : Policier , Comédie

Nationalité : Française

Réalisation : Gérald Hustache-Mathieu

Interprètes : Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton, Guillaume Gouix, Olivier Rabourdin, Clara Ponsot, Arsinee Khanjian, Eric Ruf, Lyes Salem, Joséphine de Meaux, Ken Samuels, Antoine Chappey, Frédéric Quiring et Nicolas Robin et la voix d'Anne Le Ny

Durée : 102 minutes

Année de production : 2010

Attachée de presse : Marie-Christine Damiens

Date de sortie : 12 janvier 2011
  
 


18/01/2011
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