Séance de rattrapage : Le Complexe du Castor **
Le Complexe du Castor de Jodie Foster
Synopsis
La vie de Walter n'est plus ce qu'elle était. Déprimé, vivant au ralenti, il s'éloigne de sa famille et de ses proches. Sa femme finit par le chasser de la maison pour le bien de leurs enfants. Touchant le fond, il s'accroche malgré lui à une marionnette de castor trouvée un soir par hasard. Par jeu ou par désespoir, il utilise cette marionnette pour extérioriser toutes les choses qu'il n'ose pas dire à sa famille et ses collègues. La marionnette devient alors comme une nouvelle personnalité, un nouveau Walter, plus positif et sûr de lui. Rapidement il reprend le contrôle de sa vie mais découvre peu à peu qu'il ne peut plus vivre sans son castor. Parviendra-t-il à se débarrasser de lui ?
L'Avis de Thibault
Après Le Petit homme et Week-end en famille qui abordaient déjà le thème de la famille, Le Complexe du castor en sélection officielle, hors-compétition au Festival de Cannes 2011, est la troisième réalisation de Jodie Foster.
Walter Black est un dépressif qui découvre un jour dans un conteneur une peluche en forme de castor. Il trouvera à travers elle un ami qui l'épaulera, lui fera prendre confiance et lui permettra de retrouver quelques moments intimes avec sa femme Meredith. Son fils Porter, essaie à tout prix de ne pas lui ressembler, il le renie et arrive à s'évader grâce à la peinture et à une magnifique jeune demoiselle : Norah. Meredith a cependant de plus en plus de mal à supporter le castor et souhaite retrouver son mari qu'elle a perdu. Jusqu'où l'homme est capable d'aller pour ne pas périr.
Voilà une fantastique leçon d'espoir et d'énergie. Contrairement aux films hollywoodiens classiques, c'est la psychologie des personnages qui compte. Très vite on oublie que le castor n'est pas réel et il devient un personnage à part entier du récit. La marionnette se révèle plus sombre qu'il parait.
La réalisatrice et actrice Jodie Foster signe un film très original qui repose sur une ironie qui fait mouche. Traiter la dépression et l'éclatement d'une famille sous cet angle était donc très casse-gueule. Mais tous les clichés sont évités. Jamais l'histoire n'est plombée par du pathos. La mise en scène est soignée et les moments d'émotions sont là. Du rire à l'émotion, l'histoire est aussi forte, aussi dérangeante et intéressante. Foster ne plonge jamais dans le trop pour être toujours dans le juste.
Mel Gibson, dans le rôle d'un dépressif suicidaire et patron d'une société fabriquant des jouets, est extraordinaire, drôle, pathétique et émouvant. Le comédien, dont le raccourci avec sa vie privée tumultueuse est flagrant, exprime toute la douleur rentrée de Walter. Il campe un de ses meilleurs personnages, passant d'une personnalité à l'autre en un clin d'œil et mériterait bien l'oscar pour sa composition exceptionnelle. C'est un choix judicieux et son interprétation hallucinée tire le film vers le haut. Jodie Foster est comme à son habitude égale à elle-même, elle est admirable dans son rôle de femme dévouée à son mari. Elle retrouve son ami depuis Maverick de Richard Donner en 1994. Dans le rôle de leur fils on retrouve le très convaincant Anton Yelchin (Zach Mazursky, le jeune garçon enlevé d'Alpha Dog). Il incarne un adolescent en conflit avec son père. Alors que son paternel est au plus bas et remonte la pente, le jeune Porter Black commence, lui, à la gravir à travers une histoire d'amour avec la délicieuse Norah. Anton Yelchin, sensible et vulnérable, confirme qu'il est l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Dans le rôle de Norah, on retrouve Jennifer Lawrence la révélation de Winter's Bone. L'actrice a le vent en poupe en ce moment.
Jodie Foster s'empare d'un sujet difficile à traiter et s'en sort avec les honneurs grâce à un scénario brillamment écrit. Mélangeant humour et drame, Jodie Foster nous offre là son meilleur film en tant que réalisatrice. Le film est un petit bijou traitant de la dépression et de la schizophrénie tout en subtilité avec autant d'humour que d'émotion.
Fiche Technique
Genre : Drame
Nationalité : Américaine
Réalisation : Jodie Foster
Interprètes : Mel Gibson, Jodie Foster, Anton Yelchin, Riley Thomas Stewart, Zachary Booth, Jennifer Lawrence, Baylen Thomas, Sam Breslin Wright, Kelly Coffield Park, Michael Rivera, Kris Arnold, Elizabeth Kaledin, Jon Stewart, Matt Lauer, Terry Gross, Folake Olowofoyeku, Lorna Pruce, Bill Massof, Michelle Ang, Yosef Herzog, Ernest E. Brown, John Bernhardt, Kayla Ayler-McCormick, Rich Campbell, John Mancini, Brett McClelland, Anney McKilligan, Maggie Wagner, Bill Walters, Steven Weisz et Cherry Jones
Durée : 91 minutes
Année de production : 2011
Titre original : The Beaver
Attachée de presse : Delphine Olivier
Date de sortie : 25 mai 2011
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