Demain dès l'aube...de Denis Dercourt
Synopsis
La relation de deux frères dont le plus jeune est passionné de batailles historiques, au point d'être coupé de la réalité et de ne plus vivre qu'à travers les jeux de rôles. À la demande de leur mère, Mathieu, l'aîné, va tenter de sortir Paul de cet univers mystérieux et secret où la frontière entre jeu et réalité n'existe pas toujours.
Pour y parvenir, il n'aura d'autre choix que d'y basculer à son tour...
L'avis de Thibault
Enfin un film original. Le titre évoque le duel, et, en effet, le film est encadré par deux duels entre officiers de l'armée napoléonienne. Pourtant, nous sommes bien à l'époque contemporaine, et les protagonistes, revêtus d'uniformes authentiques, jouent à un jeu de rôle grandeur nature.
S'il est un réalisateur français qui, sans bruit, se fraie petit à petit un chemin très personnel dans le cinéma d'aujourd'hui, c'est bien Denis Dercourt. Trois ans après l'excellent La tourneuse de page, il était dans la sélection Un Certain Regard à Cannes avec un film dont le sujet s'intéresse à une activité parait-il assez répandue : les jeux de rôle dans des reconstitutions de batailles historiques. Ce qui lui donne l'occasion de signer de superbes images de bivouacs et d'échauffourées estampillées Premier Empire, mis en scène par des passionnés dans les sous-bois franciliens.
En discrétion avec son épouse, à la limite de la déprime, Mathieu, concertiste de renom retourne chez sa mère qui lui demande de veiller sur son jeune frère Paul, cariste le jour et hussard dès qu'il peut, fragile et déconnecté de la réalité, puisqu'elle doit être hospitalisée à nouveau. Mais loin de sortir Paul de ses obsessions, Mathieu va le suivre dans son dangereux univers parallèle.
Dès le début du film, lorsque Matthieu fait comprendre au voisin de sa mère, chez qui il s'installe, qu'il ne supportera pas le bruit de sa ponceuse, on perçoit que c'est quelqu'un qui ne se laisse pas faire. Et pourtant, ne va-t-il pas se laisser entrainer par son frère dans des histoires de duels d'un anachronisme cruel ?
Le film permet de mettre en scène les déviances, les excès quand on prend certaines choses trop au sérieux. Ce jeu de rôles qui dérape offre un vrai suspense, et réserve aux spectateurs une fin puissante.
L'esthétique du film est intéressante. La luminosité, entre brume et brouillard nous plonge dans cet univers de jeux de rôle encerclant au fur et à mesure les personnages sur des partitions de piano omniprésente. En fait, l'œuvre vaut essentiellement par son atmosphère troublante, les silences éloquents de certains personnages, et ce ton déroutant risquant à chaque séquence de faire glisser le récit du réalisme vers le fantastique. Le télescopage entre les deux époques suscite un vertige surprenant, comme si le film à costumes français croisait les arcanes d'un certain cinéma psychologique et naturaliste.
Vincent Perez offre une interprétation sobre et efficace. D'une force intérieure extraordinaire au calme olympien des plus souverains, les émotions qui nous jettent en pleine face sont impressionnantes. Pour son retour devant la caméra, il y est totalement convaincant et exceptionnel. Jérémie Renier incarne Paul, enfermé dans un monde virtuel. Il est excellent. Ensemble, ils nous offrent un duo à la hauteur de la beauté du film. Aurélien Recoing donne une présence inquiétante à son personnage. Anne Marivin, Gérald Laroche, Françoise Lebrun, Nicolas Briançon complètent le casting.
Loin d'être moralisateur ce film extrêmement original aborde un sujet qui nous concerne tous : Dans quelle mesure jouons nous un rôle dans notre vie et surtout quel scénario accepte t on ?
Fiche Technique
Genre : Drame, Thriller
Nationalité : Française
Réalisation : Denis Dercourt
Casting : Vincent Perez, Jérémie Renier, Aurélien Recoing, Anne Marivin, Gérald Laroche, Francoise Lebrun, Barbara Probst et Nicolas Briançon
Durée : 94 min
Année de production : 2008
Budget : 5 500 000 euros
Date de sortie : 12 août 2009
Synopsis
La relation de deux frères dont le plus jeune est passionné de batailles historiques, au point d'être coupé de la réalité et de ne plus vivre qu'à travers les jeux de rôles. À la demande de leur mère, Mathieu, l'aîné, va tenter de sortir Paul de cet univers mystérieux et secret où la frontière entre jeu et réalité n'existe pas toujours.
Pour y parvenir, il n'aura d'autre choix que d'y basculer à son tour...
L'avis de Thibault
Enfin un film original. Le titre évoque le duel, et, en effet, le film est encadré par deux duels entre officiers de l'armée napoléonienne. Pourtant, nous sommes bien à l'époque contemporaine, et les protagonistes, revêtus d'uniformes authentiques, jouent à un jeu de rôle grandeur nature.
S'il est un réalisateur français qui, sans bruit, se fraie petit à petit un chemin très personnel dans le cinéma d'aujourd'hui, c'est bien Denis Dercourt. Trois ans après l'excellent La tourneuse de page, il était dans la sélection Un Certain Regard à Cannes avec un film dont le sujet s'intéresse à une activité parait-il assez répandue : les jeux de rôle dans des reconstitutions de batailles historiques. Ce qui lui donne l'occasion de signer de superbes images de bivouacs et d'échauffourées estampillées Premier Empire, mis en scène par des passionnés dans les sous-bois franciliens.
En discrétion avec son épouse, à la limite de la déprime, Mathieu, concertiste de renom retourne chez sa mère qui lui demande de veiller sur son jeune frère Paul, cariste le jour et hussard dès qu'il peut, fragile et déconnecté de la réalité, puisqu'elle doit être hospitalisée à nouveau. Mais loin de sortir Paul de ses obsessions, Mathieu va le suivre dans son dangereux univers parallèle.
Dès le début du film, lorsque Matthieu fait comprendre au voisin de sa mère, chez qui il s'installe, qu'il ne supportera pas le bruit de sa ponceuse, on perçoit que c'est quelqu'un qui ne se laisse pas faire. Et pourtant, ne va-t-il pas se laisser entrainer par son frère dans des histoires de duels d'un anachronisme cruel ?
Le film permet de mettre en scène les déviances, les excès quand on prend certaines choses trop au sérieux. Ce jeu de rôles qui dérape offre un vrai suspense, et réserve aux spectateurs une fin puissante.
L'esthétique du film est intéressante. La luminosité, entre brume et brouillard nous plonge dans cet univers de jeux de rôle encerclant au fur et à mesure les personnages sur des partitions de piano omniprésente. En fait, l'œuvre vaut essentiellement par son atmosphère troublante, les silences éloquents de certains personnages, et ce ton déroutant risquant à chaque séquence de faire glisser le récit du réalisme vers le fantastique. Le télescopage entre les deux époques suscite un vertige surprenant, comme si le film à costumes français croisait les arcanes d'un certain cinéma psychologique et naturaliste.
Vincent Perez offre une interprétation sobre et efficace. D'une force intérieure extraordinaire au calme olympien des plus souverains, les émotions qui nous jettent en pleine face sont impressionnantes. Pour son retour devant la caméra, il y est totalement convaincant et exceptionnel. Jérémie Renier incarne Paul, enfermé dans un monde virtuel. Il est excellent. Ensemble, ils nous offrent un duo à la hauteur de la beauté du film. Aurélien Recoing donne une présence inquiétante à son personnage. Anne Marivin, Gérald Laroche, Françoise Lebrun, Nicolas Briançon complètent le casting.
Loin d'être moralisateur ce film extrêmement original aborde un sujet qui nous concerne tous : Dans quelle mesure jouons nous un rôle dans notre vie et surtout quel scénario accepte t on ?
Fiche Technique
Genre : Drame, Thriller
Nationalité : Française
Réalisation : Denis Dercourt
Casting : Vincent Perez, Jérémie Renier, Aurélien Recoing, Anne Marivin, Gérald Laroche, Francoise Lebrun, Barbara Probst et Nicolas Briançon
Durée : 94 min
Année de production : 2008
Budget : 5 500 000 euros
Date de sortie : 12 août 2009