Kick-Ass de Matthew Vaughn
Synopsis
Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...
L'avis de Thibault
Aprés Very bad trip, le cinema comique pour jeunes adultes à gagné en maturité. C'est le cas de ce Kick ass qui enchaine humour vulgaire et humour gore avec une certaine classe.
L'histoire est une sorte de calque trash de la trame de Spider-Man de Sam Raimi. Un ado, un Peter Parker d'operette, qui fait beaucoup de câlins à son zizi décide de devenir un super-héros alors que, contrairement à Peter Parker, il ne dispose d'aucun pouvoir. Cependant, il va connaître le même parcours que ce dernier : entraînement, déconvenues, premiers exploits, affrontement contre un gros méchant, fille qui tombe dans ses bras.
La première partie du film est jouissive. Le spectateur suit alors, après un début tonitruant, le commencement d'un héros pas comme les autres. Le film ouvre son récit sur des personnages secondaires. Car Kick-ass n'est pas le vrai héros. Il ne sert qu'à donner le départ pour un père et sa fille assoiffé de vengeance. Le père est rongé par la mort de sa femme et tue avec un sang froid révélateur de sa folie et sa petite fille est privée d'éducation et de vie en société. Dave n'est que le digne représentant de la geek génération qui ne demande qu'à exister en dehors de ses comics. Il cherche la reconaissance des autres en enfillant une combinaison aux collants moulant verts. Au final, il est vite dépassé par les évènements. Grâce à une réalisation rythmée et efficace, le spectateur est complètement pris dans la naissance de ce faux-super héros sans pouvoir, où Matthew Vaughn parvient à complètement se différencier de tous les films apparentés du même genre. On se surprend même à retenir son souffle dans de rares moments où le comique de situation laisse place à une tension plus que palpables notamment la fameuse scène de torture de Big Daddy et de Kick-Ass. C'est dans le lien entre Big Daddy et Hit Girl qu'il y a le plus d'émotion et de profondeur. On sent chez Big Daddy l'humanité et la tendresse qui le lie à sa fille. Sa relation séduit autant pour son ton complétement provocant qu'hilarant.
La musique est entraînante et décalée et rappelle avec bonheur les films de Quentin Tarantino. De plus, sans doute en clin d'œil, on note au générique une chanson d'Ennio Morricone. La bande son magnifique qui se marie à la perfection avec les scènes dans lesquelles elle se trouve. The Prodigy, The Dickies, Primal Scream, The Little Ones, The Hit Girls, Mika...ça bouge. Le film rappelle également Tarantino par son gore exagéré ou encore des répliques cinglantes ou encore déplacées. Ce décalage permet au film de rentrer dans un registre parodique qui le sied à merveille. Le film est relativement violent. Kick-ass est une sorte de mélange étrange entre un American-Pie et The Watchmen. Du premier il reprend l'univers ado et potache, du second une désacralisation complète du Super-héros. Le film réussit à allier des images drôles et ultra-violentes, chamboulant les codes et la bienséance du super-héros et jouant avec les genres. Le film ressemble a la serie telévisée Batman avec Adam West et Burt Ward et leurs costumes ringards.
Le réalisme de notre société est vu à travers les yeux inoffensifs d'un ados à l'apparence naÏf et en quête permanente d'une place qui lui conviendrait. Mais celui-ci, par un brin de courage insoupçonné, va changer non seulement son mode de vie mais aussi celui des gens qui vont se mettre à rêver d'un justicier combattant le crime. Pas de super pouvoir, ni de gadget ultra sophistiqué mais pourtant un héros grand par sa maladresse et sa transparence, qui rappel à travers ses actes les difficultés de nos adolescences passées et ce profond besoin de se trouver une place dans ce monde brutal et injuste. Les particularités de notre époque sont en effet condensées dans ce film : sa violence froide et gratuite, son agressivité sexuelle, l'informatisation des relations sociales via le Net et les smartphones, la multiplication des caméras en tous genres qui font de la vie un spectacle continuel que l'on regarde tranquillement dans son fauteuil et l'influence toujours plus grande des cultures de la BD et des jeux vidéo. (« Kick-Ass » emprunte d'ailleurs très souvent à leur langage, ce qui est toutefois logique puisqu'il est l'adaptation d'une BD).
Kick Ass présente une gallerie de personnages décalés, incarnés à la perfection par des acteurs plus qu'inspirés qui évoluent dans un monde de clichés assumés. Avec sa dégaine d'inconscient et son abnégation suicidaire, Aaron Jonhson donne du relief à son personnage. Enfin un rôle crédible pour Nicolas Cage. On ne l'avait plus vu depuis des lustres dans un bon film. Hilarant et touchant, il y campe Big Daddy, un personnage bien illuminé et amusant. Il sort son épingle du jeu. Daniel Craig et Mark Wahlberg ont tous les deux été considérés pour interpréter le rôle de Big Daddy. Mention particulière pour la jeune actrice Chloé Moretz (500 jours ensemble) qui est très impressionnante. Elle se révèle au public pour la première fois. Son personnage de Hit girl est une tuerie. Son langage grossier fait du bien de la part d'une grosse production américaine. Pour la contacter, il y a un signal en forme de b*** qui s'allume dans le ciel. Mark Strong en éternel méchant est toujours aussi sadique.
Parfois gore, parfois violent, toujours drôle et inventif, perpétuellement en décalage, Kick Ass est une perle qui pourrait bien être aux films de super héros ce que Pulp Fiction fut au film de gangsters! Kick-Ass revitalise un genre qui se banalise. L'un des films les plus jouissifs de l'année 2010.
Fiche Technique
Genre : Action , Drame
Nationalité : Britannique et Américaine
Réalisation : Matthew Vaughn
Casting : Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz, Mark Strong, Christopher Mintz-Plasse, Lyndsy Fonseca, Clark Duke, Evan Peters, Michael Rispoli, Garrett M. Brown, Xander Berkeley, Omari Hardwick, Tamer Hassan, Corey Johnson, Jason Flemyng, Dexter Fletcher et Randall Batinkoff
Durée : 117 min
Année de production : 2010
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Attachés de presse : François Frey, Olivia Malka et Sophie Martins
Date de sortie : 21 avril 2010
Synopsis
Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...
L'avis de Thibault
Aprés Very bad trip, le cinema comique pour jeunes adultes à gagné en maturité. C'est le cas de ce Kick ass qui enchaine humour vulgaire et humour gore avec une certaine classe.
L'histoire est une sorte de calque trash de la trame de Spider-Man de Sam Raimi. Un ado, un Peter Parker d'operette, qui fait beaucoup de câlins à son zizi décide de devenir un super-héros alors que, contrairement à Peter Parker, il ne dispose d'aucun pouvoir. Cependant, il va connaître le même parcours que ce dernier : entraînement, déconvenues, premiers exploits, affrontement contre un gros méchant, fille qui tombe dans ses bras.
La première partie du film est jouissive. Le spectateur suit alors, après un début tonitruant, le commencement d'un héros pas comme les autres. Le film ouvre son récit sur des personnages secondaires. Car Kick-ass n'est pas le vrai héros. Il ne sert qu'à donner le départ pour un père et sa fille assoiffé de vengeance. Le père est rongé par la mort de sa femme et tue avec un sang froid révélateur de sa folie et sa petite fille est privée d'éducation et de vie en société. Dave n'est que le digne représentant de la geek génération qui ne demande qu'à exister en dehors de ses comics. Il cherche la reconaissance des autres en enfillant une combinaison aux collants moulant verts. Au final, il est vite dépassé par les évènements. Grâce à une réalisation rythmée et efficace, le spectateur est complètement pris dans la naissance de ce faux-super héros sans pouvoir, où Matthew Vaughn parvient à complètement se différencier de tous les films apparentés du même genre. On se surprend même à retenir son souffle dans de rares moments où le comique de situation laisse place à une tension plus que palpables notamment la fameuse scène de torture de Big Daddy et de Kick-Ass. C'est dans le lien entre Big Daddy et Hit Girl qu'il y a le plus d'émotion et de profondeur. On sent chez Big Daddy l'humanité et la tendresse qui le lie à sa fille. Sa relation séduit autant pour son ton complétement provocant qu'hilarant.
La musique est entraînante et décalée et rappelle avec bonheur les films de Quentin Tarantino. De plus, sans doute en clin d'œil, on note au générique une chanson d'Ennio Morricone. La bande son magnifique qui se marie à la perfection avec les scènes dans lesquelles elle se trouve. The Prodigy, The Dickies, Primal Scream, The Little Ones, The Hit Girls, Mika...ça bouge. Le film rappelle également Tarantino par son gore exagéré ou encore des répliques cinglantes ou encore déplacées. Ce décalage permet au film de rentrer dans un registre parodique qui le sied à merveille. Le film est relativement violent. Kick-ass est une sorte de mélange étrange entre un American-Pie et The Watchmen. Du premier il reprend l'univers ado et potache, du second une désacralisation complète du Super-héros. Le film réussit à allier des images drôles et ultra-violentes, chamboulant les codes et la bienséance du super-héros et jouant avec les genres. Le film ressemble a la serie telévisée Batman avec Adam West et Burt Ward et leurs costumes ringards.
Le réalisme de notre société est vu à travers les yeux inoffensifs d'un ados à l'apparence naÏf et en quête permanente d'une place qui lui conviendrait. Mais celui-ci, par un brin de courage insoupçonné, va changer non seulement son mode de vie mais aussi celui des gens qui vont se mettre à rêver d'un justicier combattant le crime. Pas de super pouvoir, ni de gadget ultra sophistiqué mais pourtant un héros grand par sa maladresse et sa transparence, qui rappel à travers ses actes les difficultés de nos adolescences passées et ce profond besoin de se trouver une place dans ce monde brutal et injuste. Les particularités de notre époque sont en effet condensées dans ce film : sa violence froide et gratuite, son agressivité sexuelle, l'informatisation des relations sociales via le Net et les smartphones, la multiplication des caméras en tous genres qui font de la vie un spectacle continuel que l'on regarde tranquillement dans son fauteuil et l'influence toujours plus grande des cultures de la BD et des jeux vidéo. (« Kick-Ass » emprunte d'ailleurs très souvent à leur langage, ce qui est toutefois logique puisqu'il est l'adaptation d'une BD).
Kick Ass présente une gallerie de personnages décalés, incarnés à la perfection par des acteurs plus qu'inspirés qui évoluent dans un monde de clichés assumés. Avec sa dégaine d'inconscient et son abnégation suicidaire, Aaron Jonhson donne du relief à son personnage. Enfin un rôle crédible pour Nicolas Cage. On ne l'avait plus vu depuis des lustres dans un bon film. Hilarant et touchant, il y campe Big Daddy, un personnage bien illuminé et amusant. Il sort son épingle du jeu. Daniel Craig et Mark Wahlberg ont tous les deux été considérés pour interpréter le rôle de Big Daddy. Mention particulière pour la jeune actrice Chloé Moretz (500 jours ensemble) qui est très impressionnante. Elle se révèle au public pour la première fois. Son personnage de Hit girl est une tuerie. Son langage grossier fait du bien de la part d'une grosse production américaine. Pour la contacter, il y a un signal en forme de b*** qui s'allume dans le ciel. Mark Strong en éternel méchant est toujours aussi sadique.
Parfois gore, parfois violent, toujours drôle et inventif, perpétuellement en décalage, Kick Ass est une perle qui pourrait bien être aux films de super héros ce que Pulp Fiction fut au film de gangsters! Kick-Ass revitalise un genre qui se banalise. L'un des films les plus jouissifs de l'année 2010.
Fiche Technique
Genre : Action , Drame
Nationalité : Britannique et Américaine
Réalisation : Matthew Vaughn
Casting : Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz, Mark Strong, Christopher Mintz-Plasse, Lyndsy Fonseca, Clark Duke, Evan Peters, Michael Rispoli, Garrett M. Brown, Xander Berkeley, Omari Hardwick, Tamer Hassan, Corey Johnson, Jason Flemyng, Dexter Fletcher et Randall Batinkoff
Durée : 117 min
Année de production : 2010
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Attachés de presse : François Frey, Olivia Malka et Sophie Martins
Date de sortie : 21 avril 2010