La Dame de fer, le 15 février 2012 au cinéma *
La Dame de fer de Phyllida Lloyd
Synopsis
Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d'une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l'épicerie familiale à l'arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd'hui disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.
L'Avis de Thibault
Après le succès phénoménal de Mamma Mia, Phyllida Lloyd revient dans un style et avec un sujet totalement différent : un biopic sur la Dame de Fer. Il y a plusieurs nuances dans les biopics. Il y a ceux qui rendent hommage, ceux qui analysent, ceux qui expliquent ou racontent, ceux qui relatent les faits. Les mélanges sont possibles, mais il y a toujours une pensée qui domine.
De quoi parle vraiment La Dame de fer ? De Margaret Thatcher ? Officiellement oui, mais le film évoque pourtant assez peu sa carrière politique, et quand il le fait, c'est de manière très elliptique. La fin de son mandat est expédiée de manière bien rapide et simpliste. Plutôt que revenir sur l'ère dure et inflexible des années Thatcher, à peine survolées dans l'évocation rapide et superficielle des événements marquants de son mandat, la réalisatrice se focalise sur les années de vieillesse, celles de la maladie et de la décrépitude. La partie sur la vieillesse de Thatcher est nettement moins intéressante. Elle est beaucoup trop importante dans le montage final, et surtout elle n'apporte rien au film. Commencer par cela pour faire un retour en arrière aurait pu être intéressant mais les nombreux flsahsbacks sont énervants. On a rarement vu un film passant si largement à côté de son sujet. Naviguant entre le passé et le présent, La dame de fer ne trouve jamais son équilibre. Le film manque cruellement de rythme.
A vouloir montrer l'ensemble de la carrière de Margaret Thatcher, les évènements présentés sont bâclés, et la psychologie des personnages n'est pas creusée. On a l'impression d'assister à une sorte d'hommage qui ne fait que survoler les étapes, et surtout les décisions importantes de la carrière de Thatcher. On passe sur tout le renouveau bancaire qu'elle a mis en place en Grande-Bretagne, favorisant le capitalisme, s'imposant sur les grèves à répétition, sans aucune pitié pour les chômeurs, investissant énormément d'argent contre les Argentins pour récupérer les Malouines. , Tout cet aspect a été pratiquement ignoré par la réalisatrice.
On nous oblige tour à tour à nous attendrir sur la mémère atteinte d'Alzheimer, à admirer le parcours de la jeune fille ambitieuse et dévouée à la grandeur de son pays, à saluer la droiture et le courage politique de la femme de pouvoir inflexible... Les auteurs lui ont concédé un défaut, toutefois, à Miss Maggie : elle est un peu portée sur le scotch. La réalisatrice, incapable d'avoir le moindre point de vue ou recul historique, tente en vain de faire passer le pitbull choucrouté de l'ultralibéralisme pour une Mère Courage sévère mais juste... Les intentions de Phyllida Llyod finissent par être équivoques. Le récit passe à côté de toute réflexion politique digne de ce nom. Pourtant le destin de la dame de fer était une superbe occasion d'aborder des questions de choix société et de se pencher sur l'ambiguïté du pouvoir et de la popularité. Trouver un juste milieu entre vision personnelle et regard extérieur aurait été plus intéressant.
Heureusement que le casting permet de relever le niveau. La réalisatrice Phyllida Lloyd retrouve l'actrice Meryl Streep qui avaient déjà travaillé ensemble sur Mamma Mia ! en 2008. La prestance de Meryl Streep est stupéfiante de justesse et elle a su retranscrire l'accent british un peu méprisant jusqu'à la subtilité dans les intonations.. La ressemblance physique avec Margaret Thatcher est frappante. Elle y gagnera l'Oscar en fer-blanc.
A des années lumières de The Queen. Un film sur le naufrage de la vieillesse qui hésite entre le navrant démonstratif et le lourdaud sentimental. La dame est peut-être de fer mais le film, lui, est en carton.
Fiche Technique
Genre : Biopic, Drame, Historique
Nationalité : Française et Britannique
Réalisation : Phyllida Lloyd
Interprètes : Meryl Streep, Jim Broadbent, Susan Brown, Phoebe Waller-Bridge, Alice da Cunha, Iain Glen, Alexandra Roach, Victoria Bewick, Emma Dewhurst, Olivia Colman, Harry Lloyd, Amanda Root, Clifford Rose, Michael Cochrane, Jeremy Clyde, Michael Simkins, Nicholas Farrell, John Sessions, Anthony Head, Richard Syms, David Westhead, Julian Wadham, Richard E. Grant, Angus Wright, Roger Allam, Michael Pennington, Angela Curran, Michael Maloney, Pip Torrens, Nick Dunning, Sylvestra Le Touzel, Michael Culkin, Stephanie Jacob, Robert Portal, Richard Dixon, Eloise Webb, Alexander Beardsley, Hugh Ross, Ronald Reagan
Durée : 104 minutes
Année de production : 2011
Titre original : The Iron Lady
Attachés de presse : Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin et Mounia Wissinger
Date de sortie : 15 février 2012
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