Le cinéma de Thibault

Le cinéma de Thibault

Séance de rattrapage : Sans arme, ni haine, ni violence ***

 
Sans arme, ni haine, ni violence de Jean Paul Rouve

Synopsis


Appréhendé en 1977 pour avoir conçu, organisé et réussi le célèbre casse de Nice, Albert Spaggiari s'évade du bureau du juge d'instruction. Pendant des années, il va rester insaisissable, résistant à toutes les tentatives de la police.
Au cours de sa cavale fabuleuse en Amérique du Sud, il multiplie les rencontres avec des journalistes, fait des photos en forme de pied de nez facétieux au public français.
Vincent, reporter, réussit à l'approcher pendant quelques jours dans une ville d'Amérique du Sud et découvre un être qui n'a rien à voir avec le grand banditisme, une sorte de Cyrano de Bergerac, généreux et fauché, souffrant de ne pas profiter davantage de sa gloire, looser grandiose, vantard plein d'humour et de contradictions mais qui reste traqué par la police française.

L'Avis de Thibault

En 1979 José Giovanni avait réalisé Les égouts du paradis. En 2008, Sans armes, ni haine, ni violence n'est pas un film sur le fameux casse de la Société Générale de Nice mais un long-métrage sur la personnalité délirante et hallucinante d'Albert Spagiarri, malfrat sympathiquement mégalo, entre Arsène Lupin et Robin des Bois.

Après ses camarades Maurice Barthélémy et PEF, c'est au tour de Jean-Paul Rouve de se lancer dans la réalisation. L'ex-robin des bois prouve qu'il n'est pas seulement un comique mais également un réalisateur talentueux. Pour un 1er long en tant que scénariste-réalisateur, il réussi un film honnête sous un angle décalé. Il surprend par une vraie affirmation de style, un montage très judicieux et un regard touchant sur Spagierri sans céder à la contemplation d'un homme à la morale plus que douteuse et à l'ego surdimensionné. Il insuffle à son personnage ce soupçon d'humour, cette vision légèrement décalée qui rend ce film original et frais.

Le personnage hors du commun lui va comme un gant car il correspond à son physique, son talent et son humour lunaire. On sent que Jean-Paul Rouve s'est bien appliqué dans la réalisation, soignant visuellement les enchaînements. La relation entre les personnages de Rouve et Lellouche teinté de méfiance et d'admiration (voire fascination) constitue l'aspect le plus intéressant de ce film.

Si le film insiste sur le revers de la médaille du casse de Nice et de l'errance dans laquelle s'est transformée la vie de son cerveau dans des années 70 et 80, on regrette toutefois que le film n'est pas eu plus d'ampleur et n'insiste pas d'avantage sur le casse, l'évasion et le jeu du chat et la souris entre la police française et Spaggiarri. Le scénario manque de vigueur car il est assez conventionnel et cela reste un peu platonique.

Gilles Lellouche est vraiment crédible en journaliste, rôle bien plus complexe et intéressant qu'il n'y parait. Il est sobre et juste avec ce rôle consistant. Alice Taglioni est craquante comme d'habitude. Elle campe la femme fatale de service dans un rôle sous-exploité et plutôt court.

On notera le soin apporté à reconstruire une scène des années 80 crédible

Le résultat est plaisant et intimiste mais on aurait aimé un peu plus de démesure et d'ambition sur ce sujet si intéressant.

Fiche technique

Genre : Policier, Comédie, Biopic

Nationalité : Française

Réalisation : Jean-Paul Rouve

Casting : Jean-Paul Rouve, Alice Taglioni, Gilles Lellouche, Maxime Leroux, Patrick Bosso, Anne Marivin, Bertrand Burgalat, Jean-Philippe Puymartin, Arsène Mosca, Florence Loiret-Caille, François Berland, Stefan Liberski, Frankie Pain et Gérard Depardieu

Durée : 88 min.

Année de production : 2007

Date de sortie : 16 avril 2008

N° de visa : 115895


30/04/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 18 autres membres